mardi 3 juin 2008

La responsabilité des fonds de pensions

Si la crise tend maintenant à désenfler, c'est que les opérateurs se sont quelque peu écartés de la voie pétrolière. Celle-ci représentait encore il y a peu, le moyen le plus efficace de faire des profits en très peu de temps : imaginez, un placement qui coûtait 70, il y a un an en coûte désormais 130. La plus-value est pratiquement de 100% sur un an. Pour des établissements frappés de plein fouet par la trop fameuse crise des "subprime", la manne financière que cela représentait !! C'était une occasion inespérée de renflouer les caisses.

Quand les États-Unis se tirent une balle dans le pied.. du reste du monde aussi
C'est un petit peu imagé, mais c'est relativement vrai. Dans le sens où au pays de l'oncle Sam, les fonds de pensions financent les retraites des américains, ceux-ci pour le motif évident de rentabilité ont joué avec le pétrole qui implicitement en augmentant, à fait grimper les frais énergétiques des citoyens américains eux-mêmes.
Mais ce ne sont pas seulement les américains qui sont impactés, le reste du monde aussi, déclenchant ici et là, les émeutes que l'on connaît, mais aussi la sortie de l'Indonésie de l'OPEP. Le fait est suffisamment marquant pour être souligné.
On pourrait dire dans ce cas, qu'ils ont mis un beau bordel dans l'économie mondiale.

La hausse des matières premières et l'inflation... inévitables
De ce coté, d'aucuns pourra dire que la crise qui vient de secouer les Etats-Unis, finalement a rendu service à tout le monde (ou presque, car je ne compte pas les milliers d'expropriations par semaine qui avait lieu aux Etats-Unis). Mais, cela aura permis d'ouvrir les yeux sur ce qu'est réellement le capitalisme à outrance, mais aussi sur une chose à laquelle tout le monde s'attendait, le réveil des puissances asiatiques indienne et chinoise (et donc leurs besoins énergétiques et matériels). Et autre chose, le pétrole - plus que jamais - n'est pas inépuisable (c'est un lieu commun, je sais).
Une demande croissance, une offre qui stagne, finalement, les fondamentaux avaient raisons : les prix sont forcément obligés de monter. Ce n'est d'ailleurs pas tant l'obstination de l'OPEP à ne pas ouvrir plus les robinets, que les tensions géo-politiques qui ont fait quoi que ce soit dans la hausse.
C'était donc inévitable et on a pu donc assister à un superbe effet domino, les investisseurs préférant se rabattre sur le pétrole plutôt que sur les devises.

Des effets collatéraux désastreux
A coté de ça, les prix des denrées augmentant de manière mécanique, cela a davantage contribuer à propager la faim dans le monde, quand ce n'était pas des émeutes (comme en Inde ou dans certains pays d'Afrique). Les missions du PAM (programme alimentaire mondiale) et de la FAO, toutes deux organisations sous la tutelle de l'ONU, sont plusque jamais rendues difficiles dans ce contexte. Les Etats-Unis peuvent débloquer de l'argent pour le PAM quand plusieurs milliards de dollars ont été, sont et seront dépensés pour la guerre en Irak.
On peut donc voir ça comme un juste retour des choses.

Pour finir, les politiques économiques mondiales ne devraient jamais oublier que le premier des besoins (et certainement son plus important défi à relever dans les années à venir) est de pouvoir nourrir le plus grand nombre et non enrichir un plus petit nombre.

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