C'est un peu ce que tous les économistes craignaient de voir un jour : la crise s'installe, oui, mais elle s'installe durablement.
Il n'y à qu'à voir les cours des matières premières. Il y a d'abord le baril qui s'est enfoncé en dessous des 50$ malgré une réduction sensible de l'offre de brut de la part de l'Opep. Un signe : les cours ont légèrement monté avant de rechuter. Il est étonnant de voir, en cette période hivernale de l'hémisphère nord, les cours être orientés à la baisse de cette façon. Ensuite, il y a l'un des plus gros exportateurs de cuivre du monde Rio Tinto, qui vient d'annoncer une baisse de sa production, à l'image du pétrole, c'est un peu une manière de dire qu'il y a sur le marché un peu trop de cuivre disponible. Dans ce contexte, il ne faut pas oublier que le premier client de Rio, c'est ... la Chine.
Là aussi, il faudrait y voir un signe. La Chine qui mets le frein sur un matière comme le cuivre (qui est principalement employé dans le câblage électrique) ? C'était encore impensable, il y a encore tout juste un an, tant l'appétit de l'ogre asiatique semblait insatiable.
Un autre signe et pas des moindres : les résultats d'une étude sur le chômage aux USA fait état de la destruction de près de 800.000 emplois dans le secteur privé. Les analystes tablaient sur quelques 500.000 (ce qui est déjà énorme). Cette dégradation de l'emploi US ne va pas aider la tâche du futur président Obama. On sait par ailleurs que cette crise ressemble fort à une énorme entorse sur le bilan déjà contrasté de Mr Bush. Je ne peux hélas m'ôter de la tête, les drames humains qui se cachent derrière ses chiffres.
Autre signe, le secteur de l'informatique qui commence à dégraisser. Cela peut paraître normal dans ce contexte, mais pour un secteur d'activité qui n'a connu que la croissance ces vingt dernières années, en sus des innovations réalisées, c'est qu'il y a un malaise quelque part.
Il ne faut pas chercher bien loin : les clients ! Ces derniers avec un pouvoir d'achat moindre préfèrent arbitrer certaines dépenses jugées moins nécessaires ou moins prioritaires. Il est évident que la croissance passera par un geste financier en direction des particuliers (amélioration de l'accès aux prêts immobiliers, augmentation substantielle des salaires, etc...) mais aussi aux entreprises (allègement des charges, amélioration de l'accès aux prêts, etc...).
C'est tout un tissu socio-économique à retisser ou à renforcer, et pourtant la confiance commence à être de retour. Les trois premiers mois de 2009 vont être décisifs. La situation est fragile mais nous sommes à présents dans une période charnière où à des phases d'euphorie (somme toute relatives) succèdent des phases de dépression. Mais il faut continuer à aller de l'avant. Il faudra surveiller des indicateurs comme l'ISM et ceux du chomage (US et France), ils seront précurseurs à une éventuelle reprise.
Pour conclure, l'ensemble de ces indicateurs ne font pas pressentir un rebond (ou même un sursaut) des économies occidentales, et même au delà, réussi à exporter la crise en extrême-orient, ce qui au final, mondialise la crise. L'issue ne se trouvera que dans des politiques internationales concertées.
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mardi 13 janvier 2009
La crise s'installe durablement
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