dimanche 28 novembre 2010

La déchéance de l'Irlande

Déchéance est certes un mot un peu fort pour décrire la situation irlandaise, mais vous avouerez comme moi qu'il n'y a pas d'autres termes pour qualifier la tragédie dans laquelle s'est engouffré le dragon celte. Un chiffre résume à lui tout seul l'ampleur des dégâts : 90 milliards d'euros. C'est le montant de l'emprunt adressé à l'Irlande. C'est en outre le montant nécessaire pour renflouer les banques irlandaises elles-mêmes au bord du gouffre. Mais comment diable, les irlandais en sont arrivés à ce stade ? Ben à dire vrai, la solution est à chercher outre-atlantique ou du moins dans ses grandes lignes, je m'explique. Les banques dans leurs efforts insatiables de faire des gains, se sont empêtrées dans des spéculations immobilières exactement comme l'ont fait les grandes banques américaines. Et là encore les américains, c'est bien l'état qui est venue à l'aide des banques. C'est notamment comme cela que l'on fait d'une dette bancaire, une dette d'état. Ce mécanisme a été largement utilisé en 2008 quand les banques fermaient les unes après les autres.
La conséquence directe, c'est qu'avec une dette soumise au marché des titres et créances, la notation de l'Irlande s'est vue abaissée. Ce fait a aussi une autre conséquence directe : les emprunts accordés à l'Irlande sont devenus plus chers.
Le plan de redressement prévoit de passer en cinq ans de 37% du PIB à seulement 3% : ce n'est plus un plan de rigueur, c'est presque suicidaire économiquement parlant. Mais l'Irlande avait-elle réellement le choix ? A dire vrai, non !
Personne n'aurait accepter de prêter de l'argent si l'Irlande ne s'était pas réformée profondément, tant sur le plan comptable que économique. Mais heureusement pour l'Irlande, les investisseurs ne se s'y sont pas trompés : l'Irlande reste un pays ou la productivité reste l'une des plus élevée d'Europe. De plus avec le plan de rigueur engagé pour réduire le déficit, les salaires ont peut être baissé, mais sa crédibilité a été un peu sauvée. Il faut dire qu'elle n'est pas aussi entachée que celle de la Grèce où la crise sévit sur le plan économique mais aussi sur le plan structurel avec sa corruption galopante, pour ne citer que cela. Revenons à l'Irlande, la réaction des états européens a surtout permis d'éviter la contagion avec le Portugal qui lui montre aussi des signes de faiblesse économique. Il est admis également qu'une nouvelle crise de confiance des marchés a été évitée. Ils n'en n'auraient vraiment pas eu besoin.
Tout cela est bien joli, passez moi l'expression, mais tout a chacun sommes en droit de nous demander si les vraies leçons ont été tirées de ces événements. Même si le pire a été évité, le scepticisme peut rester de mise.

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