On le voit en ce moment avec les transporteurs, on l'a vu avec les pécheurs et peut-être qu'on le verra avec les agriculteurs et les viticulteurs ou bien les taxis.
Des populations en première ligne
Ce sont effectivement ces catégories professionnelles qui sont le plus exposées par la hausse des carburants. Pourquoi ? Parce que leur revenu est directement dépendant du coût de fonctionnement de leurs activités et à la base, on retrouve le carburant. Car il faut du carburant pour faire tourner les chalutiers, les camions, les tracteurs, que sais-je encore...
On voit qu'intrinsèquement si ces derniers n'ont pas les moyens d'impacter cette hausse des coûts d'exploitation par la hausse des denrées qu'ils produisent, la catastrophe pour ces derniers est imminente.
Certes, le gouvernement a accordé des aides substantielles pour ces professionnels sous l'égide (bienveillante ?) de la commission européenne (avait-elle seulement le choix ?). Mais la portée de ces aides reste malgré tout limitées dans le temps. On est en droit de se demander ce qui se passera ne serait-ce que dans six mois quand tout le monde aura reçu (ou pas) ces aides et continuera à connaitre des difficultés de fonctionnement.
Des aides qui ne font pas l'unanimité en Europe
C'est clair, c'est pas en calmant les routiers ou les pécheurs à grand coût de subventions que l'on va installer une situations durable. En Europe, l'Irlande et la Hollande s'étaient insurgées contre ce mécanisme d'aides, car elles argumentaient que rien n'était fait afin de modifier durablement la situation. En effet, des chalutiers qui consomment autant que quand le baril était à 50$, la situation semble paradoxale, mais c'est désormais le quotidien de milliers de pécheurs qui perdent de l'argent à peine les premiers miles marins franchis. Il faut dire que renouveler la flotte pour qu'elle consomme moins, pourrait s'avérer extrêmement coûteux. Mais aucune aide, aucune subvention n'est venue aider ce corps de métier à se moderniser.
C'est l'impasse pour le gouvernement
Le tableau est clair. Comment concilier le fait que sans aide, les uns ne puissent plus exercer leurs activités et justement, le retour au calme par les aides. Le gouvernement n'a pas vraiment le choix :
- soit continuer les aides, afin que les professionnels puissent poursuivre leurs activités (mais la solution est loin d'être pérenne),
- soit permettre à ces professionnels de répercuter leurs coûts de fonctionnement sur la marchandise (mais devenant plus cher qui voudrait acheter leurs produits)
- soit ne rien faire, mais c'est la porte ouverte à un désastre qui ravagerait des pans entiers de notre économie.
- Encourager le renouvellement des flottes de véhicules et de bateaux, qui permettraient de réduire les coûts des professionnels (c'est une solution très onéreuse)
- Encourager les démarches d'utilisations des énergies alternatives, de manière plus significative.