mercredi 26 mars 2008

Un très mauvais scénario

Oui, c'est un très mauvais scénario qui est en train de se dérouler en Égypte (lien)
Imaginez : 20% d'un peuple vivant sous le seuil de pauvreté et n'ayant que pour seule ressource, le pain distribué par l'aide gouvernementale seulement à 1c. d'euro. Seulement, le prix croissant du blé, oblige désormais plus de personnes a avoir recours à ce type de pain. Des gens qui autrefois pouvaient se permettre d'acheter du pain non-subventionné, ne peuvent plus. Résultat : les queues s'allongent devant les boulangeries. À un point même, que des personnes meurent d'épuisement ou périssent dans des émeutes consécutives à l'agacement dans les files d'attente. Dans ces faits, on peut y voir plusieurs choses :

  1. l'impact qu'apporte mécaniquement la hausse des denrées de toute première nécessité sur une population en situation relativement précaire.
  2. Ensuite, quand les salaires ne sont pas indexés sur le coût réel de la vie.
  3. Une assistance - raisonnée - des plus démunis (ce qui en soit est plutôt louable), mais qui ne saurait être pérenne sans un moteur de création d'emploi suffisant.
En France, on retrouve quelque peu cette situation avec les difficultés que rencontre les ONG, comme les secours populaire ou les "restos du cœur". En effet, celles-ci sont confrontées à la hausse de ces fameuses denrées et aussi à la raréfaction de certains produits, ce qui empêche de remplir correctement leur mission de redistribution de repas aux plus démunis. Les pouvoirs publics devraient intervenir afin de conserver la qualité de la mission qui est la leur.

mercredi 19 mars 2008

La SNCF annonce des bénéfices

Eh oui, cela peut paraître fantaisiste voir presqu'impensable il y a encore quelques années, mais c'est bien vrai. La SNCF vient d'annoncer un bénéfice net de 1 milliard d'euros ! Il faut dire que ces dernières années ont été riches en rebondissement : 2 PDG se sont succédés en l'espace de 3 ans, le TGV-Est,... Tout cela a donc suffit à remettre ce mastodonte (le terme est imagé, bien entendu) de la fonction publique sur les rails, les bons cette fois-ci ! Il faut dire qu'en ligne de mire, on voit poindre la privatisation. Celle du fret est déjà en marche malgré les réticences de certains. Mais cette fois-ci, c'est le transports des passagers qui génère le bénéfice. Là où la SNCF à cherché à se désengager des lignes peu rentables (ie les liaisons Paris-Strasbourg en Corail), elles a donc cherché à rentabiliser les nouvelles lignes (avec une communication efficace) et les moins récentes (prix des TGV au rabais, pour compléter les trains). Enfin, on ne peut que se féliciter de cet exploit économique, même si l'on sait pertinemment que la situation n'est pas faite pour durer (Bruxelles luttant activement contre les monopoles)

La FED a la rescousse des marchés

C'est en quelque porte un électrochoc à destination des marchés qu'a fait subir le président de la FED, Ben Bernanke. Ce que les marchés attendaient avec impatience, est donc arrivé : la FED a décidé de baissé son taux directeur de trois-quart de point de base. Autant dire que cette annonce tombe à pic tellement le marasme économique américain est palpable. D'ailleurs les bourses étrangères ne se sont pas trompées d'orientation, ce matin : Tokyo était à la hausse, dès l'ouverture, Paris aussi. Il faut dire que d'un pervers effet de dominos, on est passé à des chutes vertigineuses sur toutes les places boursières. De même, en abaissant son taux directeur très fortement, le président Bernanke a choisi a donc choisi de combattre la récession au détriment de l'inflation qui retrouverait ici un second souffle. Cette action vient aussi dans le sens de la BCE qui avait émis à plusieurs des prières pour l'arrêt de l'appréciation de l'euro et contre la baisse du dollar. Même si cette dernière s'était toujours refusée à abaisser ses taux, il faudra (si elle souhaite conserver l'élan du marché américain) qu'elle prenne certaines actions sous peine de voir la récession s'installer durablement aussi en Europe.

lundi 17 mars 2008

Le cercle vicieux des marchés...

Le phénomène semble encore avoir pris de l'ampleur. A l'image d'un incendie de foret, les banques centrales et de grandes banques (dans le rôle des pompiers) viennent à la rescousse d'organismes financiers en péril (là, c'est JP Morgan qui vient à l'aide de la Bear Stearns, une importante banque avec laquelle traite la FED et parmi les 20 plus grosses sociétés de Wall Street).
En effet, elles sont déjà bien loin, les injections de liquidités réalisées par la FED et la BCE (plusieurs dizaines de milliards de dollars, pour l'une et quelques milliards d'euros pour la seconde). Rien ne semble y faire : les marchés sont encore très tendus et les spectres ne manquent pas dans cette situation :

  • La crainte d'une récession aux Etats-unis, provoque la ruée des investisseurs sur les valeurs refuge (comme les matières premières, l'or, le pétrole, etc...) créant ainsi une demande artificielle qui sur-valorise le prix réel de ces dernières
  • les craintes de possibles faillites de grandes structures financières américaines,
  • la dépréciation continue du dollar, et l'appréciation (voir sur-appréciation) mécanique de l'euro.
Quelques signes traduisent la morosité ambiance et qui vire à l'inquiétude : la FED n'a pas attendu la réunion de demain pour réviser son taux d'escompte (c'est-à-dire le taux de ses prêts aux grandes institutions financières), elle l'a fait hier soir en le baissant d'un quart de point (le passant de 3.50% à 3.25%) ! Cette manœuvre devrait permettre de faire souffler un peu les marchés à la peine depuis plusieurs semaines maintenant. Mais il est fort à parier que cela ne mettra pas un terme à la crise, car cette action va continuer de faire plonger le dollar. Selon les dires de M. Bernanke (le patron de la FED), la crise que traverse actuellement les États-unis est la plus grave depuis la seconde guerre. Mais je crois que ses cauchemars ne sont pas tout à fait terminés. En effet, à peine un problème traité, qu'il en apparaît d'autres... A l'image d'un incendie, vous pouvez sauver quelques meubles mais pas toute la maison... Certes, dire que l'économie américaine est en train de brûler me semble assez aléatoire, mais une chose est sure c'est que tant que le marché ne se sera pas assaini des crédits hypothécaires et de ses défauts de paiements, des annonces comme celles faites par la Bear Stearns, il y en aura d'autres (même si je ne veux pas jouer les oiseaux de mauvais augures).
Le plus inquiétants (même si on peut déjà s'inquiéter pour les américains), c'est que, intrinsèquement les places européennes et asiatiques peinent à redresser le navire. Il faut y voir dans cela l'assise des marchés sur le dollar et les risques encourus par les pays exportateurs de voir leur déficit commercial gonfler encore et encore. La boucle est bouclée avec la crainte des investisseurs...
Il y a pourtant des choses qui pourraient être faites comme des investissements massifs réalisés par des pays exportateurs (par le biais des fonds souverains) pour venir en aide aux organismes financiers. En réalité, il faut pouvoir injecter de l'argent, qui puisse être adossé à des pans solides de l'économie mondiale, par le pétrole par exemple.

vendredi 7 mars 2008

Le baril à 108$

Bon d'accord, ça va faire faire le second post que je fais sur un baril de pétrole qui n'en finit pas de franchir de nouveaux records.
Il faut dire que la situation n'a guère évolué les jours précédents, ou plutôt si, un petit peu. Plusieurs facteurs continuent d'aggraver la situation au point que de plus en plus d'investisseurs estiment que les Etats-unis sont actuellement en récession (ce qui est techniquement faux puisque la définition de la récession est la baisse du PIB sur deux trimestres consécutifs).
De surcroît, les tensions en Amérique du sud n'a pas arrangé les choses, la faiblesse du dollar et la demande soutenue des pays emmergents forment un ensemble de facteurs qui poussent les cours du brut vers les sommets. Là où la barre des 100$ paraissait être un seuil psychologique (franchi en début d'année) , là, le pétrole ne semble plus avoir de limite (à moins que ce soit les opérateurs). La situation est plutôt paradoxale quand on sait que pour une offre qui stagne, la consommation tend à diminuer, relate l'article.

Il faut voir dans tout cela en point de mire, plusieurs effets pervers sur des pays consommateurs (comme la France), notamment :

  • Augmentation de l'inflation,
  • Déficit du commerce extérieur (même si celui-ci s'est sensiblement résorbé, ce devrait être le cas à plus ou moins brèves échéances),
  • Hausse du coût de la main d'œuvre (qui est une conséquence de la hausse du coût de la vie), et peut-être même remontée du chômage,
  • Croissance amputée d'un certain nombre de point (jusqu'à 0.5%, sur l'année 2008 par rapport à 2007)
Les pays qui s'en sortiront le mieux sont ceux dont les sociétés feront le plus de bénéfices dans les pays émergents. Un signe encourageant, les entreprises françaises du CAC40 ont réalisé près de 101 milliards de $, alors que tous les résultats 2007 n'ont pas encore tous été publiés ! On sait pertinemment que ces résultats n'ont pas été réalisés sur la métropole, mais plutôt à l'étranger. Cela étant, c'est déjà mieux que les 98 milliards de 2006.

Reste à savoir si cette manne profitera à quelques uns ou au plus grand nombre, j'ai quelques doutes.