Le phénomène semble encore avoir pris de l'ampleur. A l'image d'un incendie de foret, les banques centrales et de grandes banques (dans le rôle des pompiers) viennent à la rescousse d'organismes financiers en péril (là, c'est JP Morgan qui vient à l'aide de la Bear Stearns, une importante banque avec laquelle traite la FED et parmi les 20 plus grosses sociétés de Wall Street).
En effet, elles sont déjà bien loin, les injections de liquidités réalisées par la FED et la BCE (plusieurs dizaines de milliards de dollars, pour l'une et quelques milliards d'euros pour la seconde). Rien ne semble y faire : les marchés sont encore très tendus et les spectres ne manquent pas dans cette situation :
- La crainte d'une récession aux Etats-unis, provoque la ruée des investisseurs sur les valeurs refuge (comme les matières premières, l'or, le pétrole, etc...) créant ainsi une demande artificielle qui sur-valorise le prix réel de ces dernières
- les craintes de possibles faillites de grandes structures financières américaines,
- la dépréciation continue du dollar, et l'appréciation (voir sur-appréciation) mécanique de l'euro.
Quelques signes traduisent la morosité ambiance et qui vire à l'inquiétude : la FED n'a pas attendu la réunion de demain pour réviser son taux d'escompte (c'est-à-dire le taux de ses prêts aux grandes institutions financières), elle l'a fait hier soir en le baissant d'un quart de point (le passant de 3.50% à 3.25%) ! Cette manœuvre devrait permettre de faire souffler un peu les marchés à la peine depuis plusieurs semaines maintenant. Mais il est fort à parier que cela ne mettra pas un terme à la crise, car cette action va continuer de faire plonger le dollar. Selon les dires de M. Bernanke (le patron de la FED), la crise que traverse actuellement les États-unis est la plus grave depuis la seconde guerre. Mais je crois que ses cauchemars ne sont pas tout à fait terminés. En effet, à peine un problème traité, qu'il en apparaît d'autres... A l'image d'un incendie, vous pouvez sauver quelques meubles mais pas toute la maison... Certes, dire que l'économie américaine est en train de brûler me semble assez aléatoire, mais une chose est sure c'est que tant que le marché ne se sera pas assaini des crédits hypothécaires et de ses défauts de paiements, des annonces comme celles faites par la Bear Stearns, il y en aura d'autres (même si je ne veux pas jouer les oiseaux de mauvais augures).
Le plus inquiétants (même si on peut déjà s'inquiéter pour les américains), c'est que, intrinsèquement les places européennes et asiatiques peinent à redresser le navire. Il faut y voir dans cela l'assise des marchés sur le dollar et les risques encourus par les pays exportateurs de voir leur déficit commercial gonfler encore et encore. La boucle est bouclée avec la crainte des investisseurs...
Il y a pourtant des choses qui pourraient être faites comme des investissements massifs réalisés par des pays exportateurs (par le biais des fonds souverains) pour venir en aide aux organismes financiers. En réalité, il faut pouvoir injecter de l'argent, qui puisse être adossé à des pans solides de l'économie mondiale, par le pétrole par exemple.