jeudi 29 septembre 2011

La nouvelle guerre économique

Je voulais par le biais de ce post, pousser un coup de gueule contre les marchés américains et ces fameux investisseurs qui n'osent plus investir ailleurs que dans la pierre et l'or.

Rappelons les faits en retournant avant 2002, avant la création de la zone euro. A cette époque, l'Italie et la Grèce dévaluent régulièrement leur monnaie afin de contrer l'inflation galopante. A tel point qu'en 2002, il fallait 1936,27 lires et 340,75 drachmes pour faire un euro (alors qu'il fallait 1,95583 deutsch mark). Même a ce moment, ces deux pays n'étaient pas de grandes puissances économiques, eusse égards envers ces deux pays.

Alors pourquoi les avoir intégrer dans la zone euro ?
Ben, la réponse est plutôt simple : l'engagement. En ratifiant le pacte de stabilité, les états s'engageaient à réduire leur déficit public en dessous des 3% du PIB (entre autres choses). La Grèce, comme l'Italie, connaissait donc les "règles du jeu". Attention, je ne dis pas qu'il y aurait fallut les exclure de la zone euro, mais avec leur dégradation de leur note par les agences de notation, les choses ne vont pas aller en s'arrangeant. En effet, leurs emprunts contractés sur les marchés internationaux vont être foncièrement plus chers, avec pour conséquence directe d'augmenter leur endettement, sauf si ces derniers engagent de très sérieuses reformes structurelles afin de dégager des ressources financières dans le seul but de rembourser une partie seulement de leur dette souveraine.
Mais, en fait, à y réfléchir, de la dette, tout le monde en a, même les pays du monde arabe. Ce qui change d'un pays à un autre, c'est sa capacité à rembourser (illustrée par cette fameuse note). Mais toute machine économique qu'elle soit très performante, ou moins, a besoin de carburant (des investissements) pour fonctionner. Or, et c'est précisément où je veux en venir, cette défiance des marchés envers la Grèce et l'Italie (et aussi d'autres pays européens) ne fait que gripper les machines économiques nationales.
Je ne ceux pas dénigrer les efforts consentis par le gouvernement grec mais on constate que l'ensemble des reformes qui passent dans le pays dénaturent très fortement le tissu socio-économique. Pour preuve l'augmentation du chômage et les grèves à répétition. Ce n'est pas dans ces conditions (extrêmes ?) que la Grèce pourra redevenir économiquement viable et surtout solvable. Car la théorie veut que quand on augmente les impôts à outrance, la demande intérieure se contracte, la consommation stagne, voir recule et dès lors, le cercle vicieux est enclenché : les richesses peinent à se créer.
Ce scénario, passez-moi l'expression, pend au nez de l'Italie. Et si demain, cela devait arrivé, la zone euro s'en trouverait encore affaiblie sur la scène nationale. De toute façon, à l'heure actuelle, il faut exclure la sortie de la zone euro de ces "mauvais élèves". La question est la suivante "Après, ce serait le tour de quel pays ?" L'Espagne ? Le Portugal ? In fine, il ne restera pas grand chose de la zone euro !
Non, ce qu'il faut voir, c'est qu'actuellement économiquement affaiblis, ces pays pourraient se révéler des atouts de compétitivité dans l'avenir. Avec la Chine qui est obligée de ralentir sa croissance, victime de l'inflation et de l'augmentation du niveau de vie des chinois, les regards des investisseurs pourraient se tourner vers la Grèce et l'Italie, à moyens termes (on l'a vu avec l'Irlande dans les années 90).
L'explosion de la zone euro, c'est effectivement ce que semble rechercher les agences de notation américaines. Mais, je le répète, il faut combattre cette idée d'exclusion. On entend souvent qu'il y a un assèchement des liquidités en Europe, mais les fonds propres existent et quand bien même, pourquoi ne pas vouloir attirer les investisseurs chinois, russes, indiens ou brésiliens ?
L'Europe avec ses atouts que sont le tourisme, son agriculture, son industrie reste une terre d'innovation de prédilection même si sa croissance n'est pas fulgurante !

jeudi 22 septembre 2011

Le chiffre du jour : 1,4%

1,4% C'est la prévision de croissance prévue par le FMI pour 2012 en France. Pour rappel, le gouvernement table sur une croissance de 1,75% pour l'établissement du budget 2012. Des millions d'euros devront être trouvés ou bien des coupes budgétaires auront lieu !…


mercredi 14 septembre 2011

Moody's abaisse les notes du Crédit Agricole et de la Société Générale.

C'était dans les tuyaux depuis un petit moment et certains observateurs auraient pu ironiquement se demander laquelle de Standard & Poors ou de Moody's auraient "tiré" la première ! C'est donc à cette dernière que revient cet "honneur" ! Concrètement, qu'est-ce cela signifie ? Cela signifie simplement que ces deux banques de par leur investissements en Grèce, pourraient perdre des fonds si le pays se déclarait en faillite. Dans ce cas, ils pourraient éventuellement se retrouver en défaut de paiement. Il faut voir dans ces notes, le caractère de solvabilité de ces établissements. Pour les clients, aucune inquiétude n'est à craindre : les pouvoirs publics ne laisseraient pas ces sociétés déposer le bilan. Au pire, une nationalisation partielle ou entière serait des scénarios tout à fait plausible et dans ces conditions, les clients ne verraient pas leurs économies partir en fumées. Non. Ce qui est plus grave, c'est que ça marque une étape de plus dans une logique de défiance des marchés envers les institutions qu'elles soient privées (banques ou assurances) ou publiques (états). Cette logique est en quelque sorte, la terminaison de la politique du "déshabiller Pierre, pour habiller Paul". Je m'explique.
Avant pour réaliser des projets, des emprunts étaient effectués afin de trouver les fonds nécessaires au paiement de la main d'œuvre et des matières premières. Les emprunts étaient effectués à des taux pas forcement avantageux pour l'emprunteur. Mais ce dernier pouvait allègrement aller chercher de l’argent ailleurs pour aller se refinancer à moindre frais et surtout à des taux inférieurs. Les banques (quelque soit leurs origines) sont passées expertes dans ce domaine, elles ont d’ailleurs leur propre taux d'intérêt, le taux inter-bancaire EURIBOR.

Avec cette dégradation de leur note, Moody’s ne cherche-t-elle pas à ajouter de la méfiance sur des organismes qui sont malgré tout en bonne santé financière ? Cette logique du catastrophisme emprunté par les agences de notation n’a au final qu’un effet pervers et non des moindres : celui de vouloir ralentir brutalement l’activité de ces organismes, et de facto des états, mais qui restent (et on le voit bien) malgré tout solvables dans bien des conditions. Nous verrons dans les mois à venir si ces banques pourront continuer à octroyer des prêts importants ou bien calmer le jeu. Et “calmer le jeu” en économie, c’est diminuer les prêts, donc les investissements, donc l’activité économique...Et ça nous n'en avions vraiment pas besoin en France !