mercredi 30 avril 2008

Les pratiques, pas trop catholiques, des grandes surfaces françaises

A l'heure où les discussions sur le pouvoir d'achat des français vont bon train, il est très intéressant de constater les pratiques utilisées dans la grande distribution française. Alors même que celle-ci devrait être la plus grande gardienne de ce même pouvoir d'achat, on s'aperçoit que ce petit univers est loin d'être tout blanc.
C'est ainsi qu'elle se retrouve mis à l'index par l'UFC-Que choisir (lien), ainsi que par la DGCCRF.

Des pratiques douteuses...
Entre les stocks de soldes insuffisants ou un décalage certain entre les prix annoncés en rayon et ceux réellement payés par les consommateurs, on pourrait se dire que le droit élémentaire des consommateurs est régulièrement, purement et simplement bafoué. Cela démontre à coup sûr, l'opacité qui règne dans le domaine de la distribution, là où la vente est strictement règlementée (loi Galland, interdiction de vente à perte, périodes de soldes encadrées, etc...), ce qui se passe en magasin échappe au sens commun, malgré des vérifications pourtant faciles à réaliser. C'est exactement ce constat qu'UFC dresse à présent.
En un sens, l'action commune qui a été faite pour les opérateurs téléphoniques, devrait s'appliquer aussi à la grande distribution, tant le préjudice pour le consommateur lambda est élevé.
On est aussi en droit de se demander ce que peux réellement faire la DGCCRF pour contrer cet état de fait. Là aussi, la loi sur les class-actions fait cruellement défaut. Là aussi, le consommateur est (encore ?) pieds et poings liés. À croire, qu'il n'est bon qu'à payer !

jeudi 24 avril 2008

Quand les ressources agro-alimentaires sont réquisitionnées par les états.

En réalité, le scénario que je décrivais dans un de mes précédents posts n'est que la partie émergée de l'iceberg. Vous allez me demander : qu'y-a-t-il de plus terrible que de voir une population affamée créer des émeutes ? Ben, c'est tout une population du globe qui meurt de faim. Et ce n'est pas la directrice Josette Sheeran (cf. photo), du PAM de l'ONU (Programme Alimentaire Mondial) qui va me contredire. Elle a dénoncé, cette semaine, ce qu'elle appelle "le tsunami silencieux" qui frappe essentiellement le continent africain. L'image du tsunami n'est pas anodine. Elle traduit la soudaineté du phénomène, ainsi que sa violence (au sens figuré, quoique). Elle souligne aussi l'effort que devrait supporter la communauté internationale pour contrer la famine dans le monde. Il est notamment question de quelques 746 millions de dollars, à l'image de la mobilisation mondiale qui a suivi après qu'un tsunami ait frappé Banda Aceh en Thaïlande en décembre 2004.

Là où ça bêche
Là où ça ne va pas du tout (et ça aurait de quoi, faire enrager Josette Sheeran), c'est que des états comme le Brésil viennent tout simplement de fermer leurs exportations de riz (le riz est considéré comme une denrée alimentaire de base, au même titre que le blé ou le manioc).
Les gouvernements du G8 vont certes, se concerter pour mettre sur pied un plan d'action de lutte contre la faim dans le monde, mais que dire de l'attitude du Brésil ou de certains autres pays producteurs. Le prix du riz en Thaïlande a quasiment doublé en moins d'un an. Il semblerait dans ces conditions que le riz soit à classer dans les ressources qui subissent de fortes spéculations. Car ses prix en question ne reflètent pas vraiment la balance entre l'offre et la demande. Alors que les prix des denrées comme le blé ou le maïs sont nettement plus représentatifs.
Juste un message aux gouvernements et à l'ONU : prenez garde de ne pas affamer un pays tout entier, car un peuple affamé est forcément un peuple qui tend à devenir violent.

lundi 21 avril 2008

Pourquoi le pétrole ne cesse d'augmenter

C'est LA bonne question à se poser. Loin de se préoccuper par les conséquences directes de telles augmentations (pratiquement 50$ en un an de temps), nous, les consommateurs, sommes légitimement en droit de nous demander ce qui fait grimper le prix du baril.

Je lis ça et là que le baril ne devrait pas augmenter aussi rapidement, seulement plusieurs facteurs tendent toujours à faire monter les prix.
Notamment, les demandes de la part des pays émergents (principalement l'Inde et la Chine) restent soutenues. De surcroît, c'est aussi oublier quelques règles qui sont pourtant essentielles à la compréhension du phénomène haussier.

  1. Notamment, que les craintes concernant le correct approvisionnement du marché n'ont jamais été aussi importantes. L'exemple démontre que les conflits dans les pays exportateurs sont pris très au sérieux par les opérateurs.
  2. En plus de cela, s'ajoute avec obstination, le refus de l'OPEP, à produire plus. Il serait pertinent de se demander si ce groupe qui produit actuellement 40% des livraisons de brut, serait réellement en mesure d'augmenter ses capacités. Cela laisse planer un doute sérieux sur l'état réel des réserves du moyen-orient. En même temps, nous savons aussi que la politique des pays producteurs n'est pas de voir s'effondrer les cours, mais plutôt que ceux-ci continuent d'être élevés (au risque d'être surévalués), faisant profiter ces derniers d'une manne financière quasi inespérée.
  3. On peut y ajouter la difficulté croissante de trouver des gisements capables de produire suffisamment. Je pourrais faire un clin d'œil à l'annonce faite (lien) par le groupe brésilien Petrobras après que la prospection au large des cotes brésiliennes eut rapporté l'existence d'un important gisement dans l'atlantique. Seulement, toutes les analyses n'ayant pas été faites, il se pourrait aussi très probablement que celui-ci ne soit pas aussi prometteur que l'aurait souhaité les dirigeants de Petrobras.
Des travailleurs de Petrobas posent devant une plateforme de la compagnie, le 14 juin 2007 à Angra dos Reis, 300 km au sud de Rio de JaneiroUne chose est certaine : tout le monde paie un pétrole cher, et va continuer à le payer cher, générant à grande échelle voir à très grande échelle, un déséquilibre de la trésorerie mondiale vers les pays exportateurs (Venezuela, Arabie Saoudite, EAU, etc...). Malheureusement, pour les pays importateurs (USA, France, etc...), les déficits commerciaux vont continuer à se dégrader si les exportations ne sont pas suffisantes. Implicitement et autrement dit, l'inflation a encore de beaux jours devant elle.

jeudi 10 avril 2008

Eurotunnel fait des bénéfices !

L'annonce est trop importante pour les quelques 500.000 actionnaires qui n'auront jamais touché un seul centime de dividende depuis 1986. En effet, pour la première fois, la société franco-anglaise avec la restructuration de la dette l'année dernière, a pu - enfin - réalisé des bénéfices. Avec cette bonne nouvelle, les actionnaires vont pouvoir espérer toucher des dividendes en 2009. Cette histoire illustre à merveille qu'une dette (même importante) en étant restructurée, permet de réaliser des bénéfices. Il faut dire que les directions successives ont dépensé tellement d'énergie au quotidien pour tenter de sauver l'entreprise, et que le concept lui-même ne saurait être voué à l'échec, ce qui a été présenté aux actionnaires comme étant la solution de la dernière chance, devait être une sortie d'impasse en forme de gageure.