lundi 22 décembre 2008

(Depeche) : Le champagne confronté à la fin des années fastes

il y a 1 heure 1 minLeMonde.fr

Sur l'avenue de Champagne, Champs-Elysées d'Epernay, il y avait déjà les imposants bâtiments de prestigieuses maisons comme Moët & Chandon ou Perrier-Jouët. On y trouve désormais le siège du Syndicat général des vignerons, tout juste inauguré.

Tout un symbole, d'autant plus que, alors que la crise financière vient perturber la success story du secteur, les seuls à résister dans la tourmente sont les champagnes de vignerons. "Avec plus de 70 millions de bouteilles vendues par an, nous avons notre place parmi les grands", lance Patrick Lebrun, le président du syndicat. Mais l'homme a le triomphe modeste : "D'accord, certains vignerons vendent même mieux qu'en 2007, mais je pense que nous ne seront pas épargnés en 2009."

Les chiffres frappent. En octobre, mois du gros des achats de Noël, ils sont catastrophiques : - 16,5 %, dont - 20,9 % pour les maisons de champagne et - 17,5 % pour les coopératives. Avec + 3,3 %, les champagnes de vignerons continuent d'augmenter. Sur dix mois, le repli s'élève à 4,9 % et on s'accorde à prévoir l'année 2008 dans le rouge, après deux décennies de croissance. La fête serait-elle finie ?

A Epernay, on relativise ces chiffres ultra-commentés, publiés par le Comité interprofessionnel des vins de champagne (CIVC). Avec plus de 338 millions de bouteilles vendues, 2007 était un record absolu. Faire mieux aurait été difficile.

Mais personne ne s'attendait à un tel contrecoup. La faute aux intermédiaires, importateurs, grande distribution ou cavistes, plus prudents, voire frileux depuis le début de la crise financière. Ces trois derniers mois, ils ont écoulé leurs stocks plutôt qu'investi ou multiplié les petites commandes. Ils optent pour le flux tendu, au risque de se retrouver en manque de marchandise pour les fêtes, car les Champenois ne peuvent fournir tout le monde en quelques jours. Si les champagnes de vignerons résistent, c'est parce qu'ils sont vendus directement au client final. Leur bonne santé rassure, car elle prouve que, s'il y a chute des ventes, il n'y a pas de baisse de consommation.

Pas question de céder à la panique. "Nous avions besoin de reconstituer nos stocks, car notre principal risque, c'est la pénurie", rappelle Ghislain de Montgolfier (Bollinger), président de l'Union des maisons de champagne. "En 2007, beaucoup disaient le secteur en surchauffe. Nous vendions trop", se souvient Daniel Lorson, porte-parole du CIVC, qui rappelle qu'il faudra attendre 2020 pour voir la production augmenter, grâce à l'extension de l'AOC. Ici, pas de problème de surcapacité ; rien à voir avec l'automobile.

VERS DES BOUTEILLES À 10 EUROS ?

Voilà donc la Champagne qui redescend de son nuage. Mais l'atterrissage en douceur n'est pas garanti. Tous estiment que 2009 s'annonce difficile et, dans ce milieu si petit où tout le monde s'épie, on imagine que le ralentissement fera des dégâts. "L'effet sera discriminant, mais nous ne savons pas encore comment", confirme M. de Montgolfier.

Les années 2008 et 2009 devraient distinguer les attitudes prudentes des stratégies hasardeuses auxquels certains ont cédé durant l'euphorie, quand il était si facile de vendre. Beaucoup ont augmenté leurs prix. En parallèle se sont multipliées les tentatives de montée en gamme, à grand renfort de bouteilles millésimées, de cuvées spéciales et de déclinaisons "rosé", avec un but : intégrer l'univers du luxe. D'autres ont joué la course aux volumes et leurs chiffres records de 2007 devraient être suivis d'un net déclin.

Les acteurs très dépendants de la grande distribution seront les plus touchés. Les "valeurs sûres", avec des marques fortes et bien ancrées auprès d'une clientèle fidèle, pourraient résister. Le niveau d'endettement sera décisif et il se pourrait qu'après les fêtes des entreprises ne pouvant financer 10 %, voire plus, de stock supplémentaire, ou ayant besoin de liquidités, bradent leurs bouteilles à 10 euros...

La maison Laurent-Perrier, elle, a déjà annoncé des perspectives en baisse pour l'exercice 2008-2009. Si le groupe avait envisagé l'impact sur ses ventes de la hausse de prix de 17 % qui a accompagné son positionnement haut de gamme, il n'avait pu prévoir l'autre versant de ses problèmes actuels : le déstockage dû à la crise. Mais Yves Dumont, le président du directoire, pense traverser la tempête "sans souffrir", car sa maison est "très désendettée".

La coopérative Nicolas Feuillatte - près du tiers des ventes de sa catégorie - reste discrète sur ses résultats. "Attendons la fin de l'année", indique Dominique Pierre, le directeur général. Comme d'autres, il pense que les ventes d'octobre se reportent sur décembre et, qu'au final, beaucoup d'acteurs enregistreront une croissance positive en valeur.

Chacun a son avis sur le futur chiffre annuel de ventes. Le CIVC estime que la baisse devrait avoisiner 7 % en 2008, des prévisions jugées par certains trop optimistes. Il est dans l'intérêt de ceux qui souffrent que l'ensemble du secteur chute. Réponse à la Saint-Vincent (le patron des vignerons), le 22 janvier 2009, quand les chiffres de chacun seront connus. "On se dira alors que, comparé à d'autres secteurs, il s'agit juste d'un ralentissement", relativise M. de Montgolfier.

jeudi 27 novembre 2008

(Depeche) : Les ventes de champagne reculent dans un marché difficile

l y a 1 heure 32 min

Pour la première fois depuis l'an 2000, les ventes de champagne sont en repli sur les neuf premiers mois de 2008, dans un marché qui n'est pas épargné par la crise et qui attend fébrilement les ventes de fin d'année, cruciales pour le secteur.


Les ventes de l'ensemble des producteurs, regroupant à la fois les maisons de champagne, les vignerons et les coopératives, sont en baisse de 2,4% en volume entre janvier et septembre, représentant environ 195 millions de bouteilles, pour un chiffre d'affaires à peu près stable en valeur, selon l'Union des Maisons de Champagne (UMC).

"Les conditions actuelles sont difficiles, notamment pour les distributeurs, qui n'ont pas de visibilité. Ils restent sur la réserve et ne s'approvisionnent qu'au dernier moment", a déclaré à Reuters David Chatillon, directeur général de l'UMC, lors d'une interview.

"Il n'est pas certain que la consommation baisse. Mais les expéditions, elles, reculent depuis deux mois car les distributeurs, qui peuvent avoir des problèmes de trésorerie ou de crédit, achètent moins", a-t-il précisé.

Ce recul, qui intervient après une année 2007 de progression record, est principalement imputable au marché français, qui compte pour 55% des volumes vendus et où les ventes sont en repli de 3%, ainsi qu'au marché américain, deuxième marché d'exportation du champagne après la Grande-Bretagne.

Aux Etats-Unis, "le marché est très difficile", selon le responsable de l'UMC, qui évoque, sans la chiffre, une baisse "sensible" des ventes.

"Il faudra attendre la fin de l'année pour avoir une idée plus précise. Mais les conditions actuelles ne sont pas favorables (...) Les maisons de champagne sont raisonnablement inquiètes, compte tenu de l'environnement économique actuel et du manque de visibilité", a souligné David Chatillon.

"Il est possible que Noël 2008 soit un peu moins bien que l'an dernier, avec une petite baisse en volume et un chiffre étale en valeur", a-t-il ajouté.

Les ventes du 4e trimestre sont cruciales pour la filière, qui réalise 40% de son chiffre d'affaires au cours de trois derniers mois de l'année.

LES EMERGENTS ENCORE FAIBLES, EN PROPORTION

Les ventes destinées au marché britannique, environ 25% des volumes vendus, sont en légère baisse sur neuf mois. Mais ce recul est compensé par d'autres marchés où les ventes progressent, comme l'Italie ou la Belgique, a précisé le responsable de l'UMC.

Les marchés émergents, auxquels les maisons de champagne accordent beaucoup d'efforts pour s'implanter, restent en forte croissance mais représentent des volumes encore très faibles.

La Chine, la Russie, l'Inde et le Brésil comptent ainsi pour environ 1% seulement des ventes de champagne aujourd'hui.

Les prix du champagne ont augmenté en moyenne de 3,5% en 2008, tous producteurs confondus.

Cette augmentation, qui masque cependant de très grandes disparités selon les marques, est, aux dires de l'UMC, inférieure à celle du prix du raisin en raison des craintes des opérateurs sur l'évolution de la consommation.

Certains, comme le groupe Laurent Perrier, ont pourtant opté pour un repositionnement tarifaire et commercial et relevé leurs prix de 17% (sur la seule marque Laurent Perrier) cette année.

L'année 2007 avait été une année record, avec des ventes en hausse de près de 6% en volume, représentant 430 millions de bouteilles et un chiffre d'affaires de 4,6 milliards d'euros.

Le marché du champagne n'avait pas faibli depuis 2000, où il avait pâti d'importantes constitutions de stocks réalisées en 1999, à l'aube du passage à l'an 2000.

Les "maisons", au nombre d'une centaine, regroupent les grandes marques. Elles comptent pour environ 70% des ventes totales et pour la quasi-totalité (90%) des exportations.

Parmi elles, Moët & Chandon, Dom Pérignon, Veuve Clicquot, Krug, Mercier et Ruinart sont la propriété du groupe LVMH, numéro un mondial du luxe.

Pernod-Ricard, numéro deux mondial des vins et spiritueux, détient quant à lui les marques Mumm et Perrier-Jouët, et Rémy-Cointreau les champagnes Piper-Heidsieck et Charles Heidsieck. Autres acteurs cotés, Laurent Perrier contrôle sa propre marque ainsi que les champagnes Salon, Delamotte et Castellane, tandis que Vranken-Pommery compte les champagnes du même nom, ainsi que Heidsieck & Co Monopole et Charles Lafitte.

(Depeche) : Pékin face à un sévère coup de frein économique

Hier, 14h50 LeMonde.fr

Cinq cents ouvriers chinois en colère ont saccagé les locaux de l'usine de jouets Kaida Toy Factory de Zhongtang (province du Guangdong) et détruit cinq véhicules de police, mardi 25 novembre, pour protester contre les conditions de licenciement de 380 salariés sur les 2 000 qu'emploie l'entreprise.

Cette émeute s'inscrit dans la longue liste des protestations populaires provoquées par le fort ralentissement de l'économie chinoise. Celui-ci s'est traduit par la disparition de la moitié des entreprises exportatrices chinoises de jouets au cours des sept premiers mois de l'année, et par des licenciements massifs dans la province du Guangdong.

Mais le recul des exportations affecte tout autant le secteur textile, l'industrie lourde (acier et ciment) et l'immobilier puisque les prix des logements chinois ont reculé de 3,5 % par rapport au sommet de la fin 2007, selon les statistiques de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

A court terme, les perspectives économiques sont sombres en Chine. La Banque mondiale vient, une nouvelle fois, d'abaisser ses prévisions de croissance, qui a culminé en 2007 à 11,7 % et qui reviendra à 9,4 % cette année.

En juin, elle avait prédit que l'année 2009 verrait une croissance de 9,2 % du produit intérieur brut chinois ; elle ne parie plus que sur 7,5 %. "Les six prochains mois seront difficiles", avertit Louis Kuijs, économiste du bureau de Pékin de la Banque mondiale, qui table sur une contamination de l'ensemble de l'économie chinoise par les secteurs en difficulté.

A elle seule, la chute des exportations et la poussée des importations - qui pourraient excéder les exportations pour la première fois depuis longtemps - amputeraient la croissance chinoise d'un point. Cela n'empêchera pas les réserves de la Chine, qui sont les plus importantes du monde devant les réserves japonaises, de passer de quelque 1 900 milliards de dollars à 2 550 milliards.

Bonne nouvelle pour les consommateurs : les prix devraient s'apaiser grâce à la décrue des cours des matières premières, et l'inflation devrait revenir de 6,5 % au milieu de cette année à 2 %, redonnant un peu de pouvoir d'achat aux ménages.

Malgré la multiplication des émeutes, les experts de la Banque mondiale contestent la thèse très répandue selon laquelle la Chine a besoin d'une croissance d'au moins 8 % pour donner du travail aux millions de migrants qui se sont déplacés des campagnes vers les zones littorales en expansion rapide. Selon eux, cette thèse n'a pas de base scientifique, et le marché du travail restera tendu.

De son côté, l'OCDE est optimiste à long terme, car elle juge que Pékin conduit une politique budgétaire "saine". Ce qui a permis de lancer, le 10 novembre, un plan de soutien à la croissance associant une politique de grands travaux et des dépenses sociales qui ne menacent pas les finances publiques. Elle voit les exportations chinoises repartir à la hausse à partir de 2010, même si l'inexorable montée des coûts salariaux chinois ne permettra plus à la Chine de tailler des croupières aux industriels du reste du monde dans les mêmes proportions qu'au cours des cinq dernières années.

lundi 24 novembre 2008

La citation du jour

"Il faut être frileux quand les autres sont avides.
Il faut être avide quand les autres sont frileux."

lundi 20 octobre 2008

Une crise mondiale polymorphe

Je parle de la crise depuis déjà un petit moment et je m'aperçois qu'elle a pris différents aspects et c'est notamment en ça, qu'elle se révèle être particulièrement impactant au quotidien.

les loyers, d'abord
Tout d'abord, il faut bien se rendre compte que la crise a commencé avec les logements. C'est surtout aux USA, qu'elle s'est concrètement matérialisée. La faute aux taux d'intérêts, subitement (le mécanisme a mis un peu plus d'un an à se mettre en place) trop élevés rendant les crédits hypothécaires impossibles à rembourser pour des centaines de milliers d'américains, les précipitant dans un second temps, dans la rue. Il est surtout intéressant de constater que les banques dans un élan du toujours plus, a fini par tirer sur ce qui la faisait vivre : les ménages américains défavorisés, limite classe moyenne. Tout simplement, la corde a cédé.

Les banques ensuite
En surestimant les capacités de remboursement, les banques se sont littéralement tirées une balle dans le pied. En effet, en marginalisant, les parties de population, jusque là à même de rembourser, elles se sont tout bonnement privées, d'une partie de leur approvisionnement en liquide. Or, et nous le savons aujourd'hui, que c'est quand les clients mettent du cash dans les banques, qu'elles peuvent tout bonnement fonctionner.
Première moralité : jamais se priver de ce qui peut toujours rapporter (ie, les clients) même si ça rapporte moins que prévu.
La suite de l'histoire continue avec la faillite de la banque d'affaire américaine Bear Stearns, qui se retrouvant avec des biens immobiliers sans valeurs (résultant des saisies suite à des défauts de remboursement), n'a pas eu d'autre choix que de se declarer en faillite.
A la limite, le problème aurait pu se cloisonner à une série de pertes dans les différents groupes financiers, mais c'était sans compter sur des actifs adossés aux créances "subprime" (crédit hypothécaire). Chacune d'entre elle, se refilant ces fameux titres de créance, elles n'ont en fait, que faciliter la propagation de la crise. À ce moment, précis la machine (basée sur la confiance respective des banques entre elles) a commencé à s'enrayer.
Deuxième point qui a fait du tort aux banques, c'est la désertion des investisseurs du marché actions pour celui des matières premières. Il faut dire qu'à contrario de la bourse, le marché des matières premières a connu une flambée sans précédent, soutenue par une demande des pays émergents robuste. De ce point de vue, la Chine et l'Inde ont leur part de responsabilité dans la crise actuelle. Bon d'accord, on ne peut pas leur reprocher de vouloir absolument se développer. Ce phénomène a fait payer très cher ces derniers, même s'ils ont tenté de répercuter la hausse des coûts des matières sur les produits finis, ce qui a notamment contribué à l'effet inflationniste ressenti dans les pays occidentaux.
Parmi les victimes, on comptera Lehman Brothers, dont tout le monde s'accorde à dire que ça a été une erreur monumentale de laisser sombrer dans la faillite, alors que des établissement comme Fanny Mae ou Freddy Mac ont fait payer au contribuable, le prix fort de leur coeur de métier : justement, les crédits hypothecaires. Il faut dire que ces deux derniers organismes couvraient à eux deux, 40% des foyers américains.
On aura aussi noté les défaillances de Merill Lynch, de la banque Wachovia, de Washington Mutual et fait plus extraordinaire, l'assureur AIG, dans un secteur qui semblait plutôt epargné par la crise, malgré la promiscuité des métiers des banques et des assurances. Il faut aussi constaté que ce climat deletere a été partulièrement propice aux rapprochements : on pourra citer Wells Fargo qui a racheté Wachovia, pour ne citer qu'eux.

Les états après
Dans ce contexte, quand les rapprochements entre organismes ne peuvent être faits, ce sont les gouvernements qui prennent la relève en les nationalisant partiellement. Les sommes déployées sont relativement conséquentes et se chiffrent en dizaine de milliards d'euros ou de dollars, outre-atlantique.
j'ai volontairement parlé en euros, car l'Europe n'est pas en reste. On se souviendra de Dexia, la banque franco-belge , à présent "avalé" par la Société Générale, Fortis... Les exemples n'ont (hélas ?) pas manqué. Comme je le disais précédemment les cartes économiques ont largement été redistribuées, et le prochain tour n'est pas pour tout de suite !

Des actions multiples et variées
Tour à tour, dans cette crise, nous aurons vu agir tous les acteurs (hormis les consommateurs condamnés à encaisser les coups) chacun tentant à son niveau de faire barrage à ce qui ressemblait particulièrement à une hémorragie. La FED, tout d'abord, en abaissant ses taux directeurs négociés au jour le jour, entre les banques. Cela permettait notamment de créer un appel d'air en diminuant le coût du loyer de l'argent. L'action a eu des effets plutôt brefs.
Ensuite, il y eu le très médiatique plan Paulson du nom du directeur du trésor américain, Henry Paulson. Ce plan de large envergure ne cachait pas son ambition de juguler la crise en inondant le marché de liquidités à hauteur de 700 Mds de dollars. Les parlementaires américains peu enclin de prime abord, ont du faire contre mauvaise fortune, bon cœur et admettre qu'il devanit urgent d'agir.
Les états ont utiliser plusieurs leviers : Il y a donc les nationalisations totales ou partielles des banques, le rachat des actifs véreux, des dépôts de garanties pour les particuliers, etc...

Les conséquences multiples
Ensuite nous connaissons l'histoire : l'adoption du plan Paulson (700 Mds de dollars pour venir en aide aux banques) par le Sénat donnait un espoir aux marchés d'une sortie de crise rapide. Idem en Europe : l'action plus ou moins concertée des états membres laissait figurer une issue rapide avant qu'il n'y ait récession. Que nenni. La confiance a été tronquée. La suite logique, c'est que les bourses, sur tout les continents, ont dévissé très fortement. La crise s'installe donc durablement. Ce qui est intéressant dans tout ça à remarquer : le pétrole est passé de 140$ (au mois de juillet) à 60$ (au mois d'octobre), ce qui indique à présent que les paramètres inflationnistes (...) ne sont plus d'actualités, et que l'offre est à présent plus forte que la demande (ce qui prouve bien le caractère spéculatif de la hausse). C'est en ce sens que l'OPEP a décidé de réduire sa production de 1.5 Mb/j. Deuxième point : la remontée spectaculaire du chômage dans les pays occidentaux, qui font craindre une baisse conséquente de la demande pétrolière. Troisième point : pour la première fois depuis plus de 10 ans, la Chine n'aura pas une croissance à deux chiffres, cette année. C'est notamment une conséquence directe de la crise occidentale.

Au final, il s'agit bien d'une crise, car les fondamentaux (chomage, consommation, production, croissance, construction, etc...) sont dans le rouge et ils vont le rester pendant un petit moment.

(Depeche) : L'économie chinoise ralentit sous l'effet de la crise internationale

La croissance de l'économie chinoise est passée sous la barre des 10% sur les trois premiers trimestres 2008, ressentant les premiers effets de la crise internationale, selon Pékin.

Des traders suivent les cours de bourse sur leurs écrans à Hong Kong le 13 octobre 2008 Agrandir la photo

Le produit intérieur brut a enregistré une hausse de 9,9% en glissement annuel, contre 12,2% sur la même période de 2007, a annoncé lundi le Bureau national des statistiques (BNS).

Sur l'ensemble de 2007, le PIB chinois avait bondi de 11,9%, enregistrant sa cinquième année consécutive de croissance à deux chiffres.

Au troisième trimestre 2008, la croissance a tout juste atteint 9,0%, son plus faible niveau depuis le deuxième trimestre 2003, et le premier trimestre à un seul chiffre depuis 2005.

Désormais, la crise internationale affecte l'économie chinoise, a expliqué le porte-parole du BNS Li Xiaochao.

"Le taux de croissance de l'économie mondiale a notablement ralenti. Il y a davantage de facteurs d'incertitude et de volatilité" sur la planète qui "commencent à avoir un impact négatif sur l'économie chinoise", a-t-il souligné.

Le premier impact a été le ralentissement des exportations chinoises, estiment les analystes.

"La décélération de la croissance a été principalement le résultat du ralentissement des exportations et d'investissements plus faibles dans le secteur immobilier", a commenté Jing Ulrich, économiste de J.P. Morgan.

En septembre, les exportations ont néanmoins progressé de 21,5% en glissement annuel (+21,1% en août) et la Chine a enregistré un excédent commercial record de 29,3 milliards de dollars.

Shen Minggao, un économiste attaché au magazine financier de référence Caijing, impute le ralentissement de l'économie au troisième trimestre "en partie aux jeux Olympiques" d'août à Pékin.

"Mais, même ajusté du facteur olympique, la tendance au ralentissement est évidente", a-t-il dit à l'AFP.

Ce ralentissement se traduit notamment par la baisse de la production industrielle, à +15,2% depuis janvier -- et seulement +11,4% en septembre-- alors qu'elle était encore de +16,3% au premier semestre.

Au vu de ces résultats, les analystes prédisent une nouvelle série de mesures destinées à soutenir la croissance.

Celle-ci est redevenue la priorité du gouvernement depuis l'été et le début de la décélération de l'inflation, tombée en septembre à +4,6%, après avoir grimpé à 8,7% en février.

"Le gouvernement va rapidement prendre des mesures fiscales, et des politiques concernant le crédit et le commerce", a estimé Merril Lynch.

Pékin a déjà annoncé son intention d'augmenter les rabais de TVA afin de favoriser les exportations, tout en augmentant les importations, pour ne pas accroître l'excédent commercial.

Il a aussi indiqué qu'il soutiendrait le secteur immobilier, lors d'une réunion vendredi, dont les grandes lignes ont été rendues publiques dimanche.

Autre moyen pour soutenir la croissance: accélérer les investissements en capital fixe.

"Il y a de grands besoins d'investissements dans la construction en ville et les transports, ainsi que dans les zones rurales", a souligné Li.

Ces investissements sont d'ailleurs déjà repartis à la hausse: +27,0% sur les neuf premiers mois de l'année contre 26,3% au premier semestre.

De même que les ventes de détail, reflétant la consommation intérieure que les autorités essaient d'accroître, sont restées fortes (+22% depuis le début de l'année, +23,2% en septembre).

Pékin se veut donc rassurant: "Notre économie reste vigoureuse et capable de se défendre face aux risques internationaux", a déclaré le Premier ministre Wen Jiabao vendredi, selon Chine Nouvelle.

Mais le gouvernement a aussi souligné la baisse du "rythme de progression des profits des entreprises et des recettes budgétaires" et la "faiblesse" des places boursières.

La Bourse de Shanghai a perdu 70% depuis octobre 2007.

vendredi 10 octobre 2008

(Depeche) La débâcle gagne les marchés des métaux

Reuters - il y a 1 heure 14 minutes

SINGAPOUR (Reuters) - Les craintes d'un glissement de l'économie mondiale dans la récession n'épargnent pas les marchés des métaux, qui dégringolent à l'unisson des autres marchés, comme en témoigne la chute des contrats sur indices adossés au cuivre, qui perdent près de 9%, tout comme ceux du nickel.Le plomb, le zinc, l'aluminium et l'étain suivent la même trajectoire, et les métaux de Shanghai ont touché leur limite de réservation à la baisse, alors que l'indice Nikkei a chuté de 9,62%, sa plus grosse perte depuis le krach de 1987.

L'indice australien, à forte pondération métallique, a quant à lui lâché 8,3%, tandis que les prix du baril touchaient un plus bas d'un an.

"Nous sommes sur une route à sens unique. La panique qui sévit sur les marchés d'actions se propage. Nos employés à Londres nous disent que le cuivre pourrait tomber à 3.000 dollars. Les courbes montrent qu'une chute à 3.500 à 4.000 dollars semble crédible", commente Edward Meir, analyste chez MF Global.

Vers 9h00 GMT, le cuivre à trois mois sur le marché londonien perdait 8,69% à 4.894 dollars la tonne, touchant même 4.800 dollars, un plus bas depuis mars 2006.

Les contrats de Shanghai sur le cuivre ont été réservés à la baisse à 4% à l'ouverture, malgré une suspension de cotation jeudi et une clôture des positions ordonnée par la direction de la place financière.

Lors des deux dernières semaines, les contrats londoniens sur le cuivre ont fondu d'un tiers de leur valeur, tandis que ceux de Shanghai ont perdu 16%.

mercredi 8 octobre 2008

Krach ? Vous avez dit krach ?

Le problème de tout le monde
Rien que de prononcer ce mot dans une salle des marchés suffit à insuffler une tendance résolument baissière des cours, de tous les cours. Mais le mot est lancé.
Ainsi, le Mardi 07 octobre 2008 restera pour certains comme la pire des catastrophes qui ait pu s'abattre sur le "petit" monde de la finance depuis le jeudi noir de 1929. Jugez-en par vous même, les bourses mondiales accusaient, mardi dernier, toutes des reculs prononcés :

  • New York (DJIA) : -3,58%
  • New York (Nasdaq) : -4,34% (à 20h45, heure française)
  • Tokyo (Nikkei) : -4,25% (à 20h45 heure française)
  • Francfort (DAX) : -7,07%
  • Londres (FTSE) : -7,85%
  • Milan (SP-MIB) : -8,46%
  • Paris (CAC40) : -9,04%
  • Oslo : -9,22%
  • Lisbonne (PSI20) : -9,86%
  • Moscou (RTS) : -19,10% !
Et la liste pourrait être très longue, car les bourses asiatiques ont, elles aussi, fait le plongeon.
Que les bourses aient autant dévissées, soit ! Mais que la tendance reste à la baisse pour cette journée de Mercredi, cela devient franchement inquiétant. Je n'ose même pas essayer de comptabiliser la masse monétaire qui vient de se volatiliser en 48h.
Je suis tombé sur un article de l'associated press qui rapportait les propos d'un analyste estimant à 2.000 Mds de dollars, les pertes enregistrées par l'épargne-retraite américaine. Mais concrètement, les pertes seront autrement plus colossales quand on fera le calcul des pertes après coup.

Vers une action concertée des grandes economies
Ces derniers jours, nous avons vu s'élaborer des stratégies personnelles et unitaires (comme ce qui a été fait en Irlande, la Pologne ou l'Espagne). Ces dernières ont déclarées qu'elles assurerait les actifs des banques nationales à des plafonds qui oscillent en 50 et 70.000€.
Mais après une concertation avec les États-unis et l'Europe, tout le monde est désormais d'accord : il faut une action forte et concertée de l'ensemble de la communauté internationale pour remédier à la crise.
Apparemment, c'est plus facile à dire qu'à faire. Et enfin dire que le plan Paulson est une ineptie, je préférerai plutôt penser que c'est un début de réponse.
Comme je le mentionnais dans un précédent post, la FED et la BCE ont décidé, aujourd'hui même, conjointement d'abaisser leur taux d'intérêt directeur de 0,5%, respectivement à 1,5% pour l'une et à 3,75% pour l'autre. Attention je ne prétends pas avoir la science infuse, mais j'estime que nous sommes désormais arrivé dans une situation où il faut "oublier" les effets secondaires et les assumer pour mieux appliquer le remède : abaisser les taux d'intérêts.
La "balle" est désormais sur les marchés : chacun attends de voir la tendance générale et guette la moindre lueur d'optimisme chez son voisin qui pourrait être une amorce du cercle vertueux de l'économie en général. Mais ne nous leurrons pas, pour l'instant, c'est le cercle vicieux qui prédomine !

(Depeche) La crise a fait fondre l'épargne-retraite des Américains de 2.000 milliards de dollars, selon un analyste

AP - Mardi 7 octobre, 20h13

WASHINGTON - La crise financière a anéanti quelque 2.000 milliards de dollars (1.470 milliards d'euros) épargnés par les Américains dans leurs plans de retraite au cours des 15 derniers mois, a estimé mardi le principal expert en matière budgétaire auprès du Congrès.

Cet analyste, Peter Orszag, auditionné devant une commission de la Chambre des représentants, a également déclaré que ces pertes colossales allaient probablement contraindre nombre de salariés américains à retarder leur départ en retraite et à repousser certains achats importants.

Dans un récent sondage réalisé pour l'Associated Press par l'institut GfK, plus de la moitié des personnes interrogées disaient craindre de devoir travailler plus longtemps en raison de la baisse de valeur de leur épargne-retraite souvent placée dans des fonds de pension, aujourd'hui durement affectés par la crise financière. AP

mardi 30 septembre 2008

La crise encore et toujours

La situation aux USA s'aggrave, en Europe aussi
Il est en ces temps difficiles des choses qui s'exportent mieux que d'autres. Je veux bien sûr parler de la crise qui la semaine dernière faisait des ravages (et ce n'est pas terminé) outre-atlantique, avec la faillite de Lehman Brothers et la renationalisation partielle de Meryll Lynch. Avec Wachovia et l'assureur AIG (quelques semaines plus tôt), la gangrène gagne du terrain aux USA.
Le plan de Henry Paulson, secrétaire aux Trésor pour injecter directement 700 milliards de dollars semblait donc une bonne alternative pour tenter de juguler la crise (puisque le terme est consacré par l'usage). Il faut dire que ce plan aurait tout simplement coûter un peu plus de 2000$ par américain, de tous ages et toutes générations confondues. Et c'est bien en ce sens que la chambre des représentants a voté contre : il n'est pas normal que le contribuable américain ait à s'acquitter de cette charge supplémentaire de la dette.
Seulement la sanction est tombée immédiatement. Les bourses mondiales ont toutes chuté, accusant toutes des pertes record sur leurs indices phares.

En Europe, la gestion de la situation est différente
Conséquence directe de ces effondrements des bourses, le secteur financier accuse encore des dépréciations d'actifs. Et là c'est la banque franco-belge Dexia qui est touchée. On ignore encore l'importance des dégâts, mais son sauvetage par les gouvernements belge, français et luxembourgeois se monterait à 6.4 milliards d'euros. Mais il faut y voir un signe : la France qui semblait plutôt "épargnée", ne le serait plus tant. Mais ce n'est pas la seule, et les gouvernements européens sont bien obligés de prêter assistance aux organismes financiers en difficultés, soit en les renationalisant partiellement, soit en rachetant leur actifs douteux, soit en leur pretant de l'argent à taux préférentiel.

Une situation qui ne trouve ni de solutions, ni d'accalmies
Cette situation me fait pensé un peu au mythe de l'hydre selon lequel quand on lui coupait une tête, c'étaient deux nouvelles têtes qui remplacait la précédente.
En effet, cette situation ne semble pas connaitre de fin plausible ou immédiate, sans que quelqu'un d'autre (une personne physique ou un organisme lambada) ne puisse encore en faire les frais à plus ou moins brève échéance. De surcroît, les solutions sont apportées au coup par coup, au gré des défaillances alors que ce devrait être une solution au global qui devrait être mise en place. Pour cela, les organismes doivent faire preuve de plus de transparence, mais aussi faire en sorte que la confiance puisse être rétablie. C'est la base du système.
Il est pourtant une chose qui puisse être fait faite : réduire les taux d'intérets. Mecaniquement, l'argent échangé serait moins cher, donc plus "pretable". Le revers de la médaille, c'est que l'inflation risque de pointer le bout de son nez, ainsi que une perte de quelques points sur la croissance, mais en Europe plus qu'aux Etats-unis, est-il plus concevable de mettre en péril les systèmes bancaires nationaux ? Je ne crois pas.

lundi 15 septembre 2008

Une victime à mettre sur le compte de la crise financière

C'était un peu le sens de mes interrogations dans mon précédent billet : je me demandais effectivement si la crise ne nous réservais pas de cadavre dans le placard.
A dire vrai, j'étais loin de me douter que la banque Lehman brothers allait faire les frais du séisme qui est encore en train d'ébranler la sphère financière mondiale.
En effet, je trouvais que j'étais plutôt en train de me tromper quand j'avais appris la renationalisation partielle de Freddie Mac et de Fanny Mae, deux gros organismes financiers de recapitalisation de crédit aux USA. Ils représentent quand même 40% des crédits accordés outre-atlantique !
Mais sans fausse modestie, je déteste quand les faits me donnent raison.
Et ce n'est pas une sine cure. En effet, l'effet immédiat est que toutes les bourses mondiales ont toutes plongé dans le rouge (Paris perdant même 5% au CAC40). Et même à la faveur de tout cela, le brut reculait de 4$, dans le sillage du cours du dollar.
A la suite de quoi, la BCE a décidé d'injecter 30 milliards d'euros, pour permettre aux banques de pouvoir encaisser le choc "Lehman". D'ailleurs une intervention exceptionnelle de la FED n'est pas non plus exclue.
Des rumeurs courent sur le fait que Goldman Sachs pourrait accuser des pertes plus lourdes que prevu. Des têtes vont donc tomber...

vendredi 29 août 2008

Une économie (mondiale) convalescente.

Des signes de reprise ... ou de chutes
Alors que la conjoncture semblait donner des signes positifs de reprise (hausses des indices boursiers, limitation de l'inflation, etc...) le secteur économique américain traine encore à l'heure actuelle d'innombrables (pour ne pas dire d'innommables) fardeaux dans ses placards. Ce n'est pas moi, qui le dit c'est la directrice du FDIC (Federal Deposit Insurance Corp), Sheila Blair, qui le dit. Toujours selon elle, la faillite d'IndyMac ne serait que le prémisse d'une hécatombe plus importante d'organismes financiers américains. Elle argumente ainsi la progression - inquiétante - du nombre de sociétés se plaçant sous la loi des faillites, car son organisme permet de cautionner les défauts de créances des sociétés lui demandant assistance. Elle envisage d'ailleurs d'augmenter ses provisions pour faire face à un nouvel afflux.
A l'heure où certains analystes semblaient entrevoir la sortie du tunnel, ceux-là mêmes ont dû se résigner à constater que la situation n'était pas encore tout à fait assainie. Pour preuve, les dépréciations d'actifs encore constatées aussi en Europe, de manière générale, et en France plus particulièrement. A l'époque des annonces de résultats, le Crédit Agricole et Natixis annoncent encore une baisse des bénéfices pour le 2e trimestre 2008. Car bénéfices, il y a. Certes, mais c'est très misérable : on parle de cetaine de millions d'euros de gain, quand, il y avait moins de deux ans, on pouvait chiffrer les bénéfices en milliards d'euros !

Des signes d'éclaircies
...
Néanmoins, ce qu'il faut voir, c'est la situation à moyen terme et non pas à courte échéance. En effet, et ça, la bourse l'a compris depuis quelques jours, c'est que petit à petit, les banques françaises commencent à être épurées des crédits adossés aux "subprime", et certains entrevoient qu'elles renoueront avec des bénéfices conséquents portées par le secteur de la banque de détail (particuliers), qui au final est un secteur qui lui se porte plutôt bien.

Et des zones d'ombre.
A peine remises des subprime, les banques doivent faire face à un autre problème : le marasme économique qui touche le pays. Les consommateurs restreignent leurs budgets, hésitent à acheter, arbitrent sur des dépenses d'équipements, tout cela, c'est très moyen pour les banques. Ce sont des crédits qui ne sont pas débloqués, des intérêts et des commissions qui ne rentrent pas non plus !

Une conjoncture peu propice
Sans compter que l'immobilier semble partir à la baisse (ce n'est pas une généralité), quelque part, on serait donc sur la pente descendante. De surcroit,avec une inflation galopante, on comprend que la BCE ait opté pour le statu quo, lors de la dernière réunion sur les taux directeurs.
Dans l'absolu, dans cette période de transition, on est surtout en droit de se demander si la crise ne nous cache pas encore un cadavre dans le placards et si oui, de quoi a-t-il l'air ?

mardi 5 août 2008

Le pétrole descend, le spectre de la recession persiste ...

C'est un peu l'ambigüité de la situation : alors que la demande en pétrole de la part des pays émergents et de la part des États-unis tend à s'affaiblir, le prix du baril commence à descendre (alors qu'il montait à la même époque, l'année dernière), mais ayant eu un impact significatif (à plus de 140$, il y a encore deux mois) sur la consommation et la production de biens en occident, celui-ci a créé un appel d'air à l'inflation, du coup, la création de richesse s'en est trouvée très fortement pénalisée, combinée à une consommation des ménages en berne.

La situation n'est pas retournée pour autant.
Et c'est peu dire, la baisse du pétrole arrive à point nommé pour faire respirer tous les ménages en quête de pouvoir d'achat. Bon d'accord, le baril à 120$ qui s'échange aujourd'hui, n'aura de répercussion qu'à la mi-septembre, mais c'est un bon signe. Mais hélas, la médaille a son revers et on le constate avec les chiffres de l'emploi, aux États-unis, comme en France, qui ne sont pas bons. Outre-atlantique, le secteur financier peine à se relever de la crise des prêts hypothécaires "subprime", les constructeurs automobiles voient leurs bénéfices fondre au soleil, avec un accroissement sensible des couts des matières premières, les compagnies aériennes, etc...
De même, le secteur immobilier est devenue une zone sinistrée, pour ne pas dire ravagée de l'économie américaine. Les banques se retrouvent avec des ressources immobilières (principalement des saisies) largement dépréciées. Du coup, ce sont les organismes financiers (comme Lehman brothers, par ex) qui ont su se préserver de la crise qui les rachètent pour des bouchées de pain. En France, ce phénomène n'a pas pu être observé car les banques françaises en sont sorties très affaiblies de la crise. De même les signes d'embellie se font attendre. D'aucun attend la rentrée, pour voir comment va s'orienter la consomation française (qui est quand même le principal moteur de l'économie). Il est fort à parier qu'elle se fera sous le signe de l'austérité, pour une grande partie des français.
Peut-être un rayon de soleil : le CAC40 a pris près de 300pts en deux semaines. La bourse prend enfin ses quartiers d'été, du moins pour un temps.

jeudi 24 juillet 2008

(Depeche) La flambée du pétrole a fait chuter la consommation de carburants en France

Par Anne RENAUT AFP - il y a 16 minutes

PARIS (AFP) - La flambée des cours du pétrole en juin a fait chuter la consommation de carburants en France, notamment celle des ménages qui ont nettement moins acheté d'essence pour leur voiture, selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

La demande de carburants en France a subi une "chute énorme" de 10% en juin par rapport à juin 2007, et un recul "significatif" d'environ 1,5% sur six mois, a affirmé jeudi à l'AFP le président de l'Ufip, Jean-Louis Schilansky.

Ces chiffres provisoires sont ceux des livraisons de carburants aux stations service, mais "en consommation la tendance est la même", a-t-il précisé, en ajoutant qu'il est "incontestable qu'à ce niveau-là, il y a un effet prix".

Sur les six premiers mois de l'année, comparés à la même période en 2007, la demande a subi un recul de 1,48%, jugé "significatif" par M. Schilansky, qui n'a pas vu une telle baisse depuis "très longtemps".

Jusqu'en mai compris, la tendance était en effet à la stabilité de la demande de carburants (+0,44%).

L'essence est particulièrement touchée, puisque sa demande a chuté de 15% au mois de juin et de 7,8% sur six mois pour atteindre 5,9 millions de mètres cube.

Pour le gazole, carburant le plus consommé en France et dont la flambée des prix provoque régulièrement la colère de certaines professions, la demande a reculé de 8,7% en juin mais a légèrement progressé (+0,65%) sur six mois, à 19,1 millions de mètres cube.

"La clientèle domestique, seule à consommer de l'essence, est donc plus touchée que celle des transporteurs" routiers, demandeurs de gazole, a estimé M. Schilansky.

La flambée des prix du pétrole sur les marchés mondiaux en mai et juin, qui a culminé à un record, le 11 juillet, de 147,50 dollars le baril, a généré une envolée des prix des produits pétroliers comme l'essence, le gazole ou le fioul domestique, qui ont volé eux aussi de plus hauts en plus hauts.

A la pompe, les prix de l'essence et du gazole en France ont dépassé en juin de 4 à 5 centimes ceux de mai.

Le litre de gazole a passé le 30 mai la barre de 1,45 euro, avec un record à 1,4541 euro, tandis que le litre de super sans plomb 95 a frôlé le seuil de 1,50 euro, avec un plus haut le 20 juin à 1,4971 euro, selon des prix moyens hebdomadaires.

Outre l'effet prix, d'autres facteurs ont pu favoriser la chute de juin: un climat pluvieux qui a fait que les ménages "ont sans doute moins roulé", et "peut-être moins de jours fériés" qu'en juin 2007, selon l'Ufip.

Reste à savoir si les recettes de l'Etat en taxes sur les produits pétroliers (TVA et TIPP) vont diminuer du fait de ce recul de la consommation, alors que le surplus de TVA doit servir à alimenter un fonds pour des "mesures de solidarité" en faveur des ménages confrontés à la hausse des prix des hydrocarbures.

TVA et TIPP ont rapporté à l'Etat 120 millions d'euros de plus que prévu au premier trimestre, selon le ministère de l'Economie.

Ce recul de la consommation "rejoint la tendance aux Etats-Unis", où la demande d'essence a baissé, et alimente les craintes des marchés d'une baisse de la demande en pétrole.

Les prix du pétrole avaient perdu jeudi plus de 20 dollars depuis leur record du 11 juillet, en raison notamment de ces craintes.

Dans le sillage de ce recul du brut, les prix des carburants en France ont amorcé une baisse la semaine dernière, qui pourrait se poursuivre la semaine prochaine si les cours du pétrole restent autour de 130 dollars, selon l'Ufip.

Le litre de gazole s'est vendu en moyenne la semaine dernière 1,4379 euro, et celui du super sans plomb 95 1,4783 euro.

(Depeche) Pour les "traders" de New York, le golf c'est fini (pour l'instant)

Par Luc OLINGA AFP - il y a 19 minutes

NEW YORK (AFP) - "Ca fait mal ! J'ai dû résilier mon abonnement de golf et vendre ma maison (de la cité balnéaire) des Hamptons", se plaint Michael Krofcheck, "trader" dans une grosse banque à New York, en commentant la vague d'austérité qui s'est emparée de Wall Street.

Michael, la trentaine, est victime de l'effort d'économies auquel est contraint le secteur financier américain, un an après l'éclatement de la crise du "subprime" qui a poussé dans le rouge nombre de firmes prestigieuses.

Recruté à 24 ans à sa sortie de l'université Harvard, le jeune homme travaille au département Crédit: "nous avons beaucoup perdu", dit-il, laconique. Au point d'envisager de troquer son appartement pour un plus petit.

Comme la plupart des "Golden Boys" de la finance, il a vu salaire et bonus fondre au fur et à mesure que Wall Street s'enfonçait dans la crise.

D'après le magazine spécialisé Traders, un courtier qui gagnait 500.000 dollars par an en 2006, ne touchait plus qu'entre 300.000 et 400.000 dollars en 2008. Ce qui reste confortable en comparaison au revenu médian des ménages aux Etats-Unis qui ne dépassait pas 48.201 dollars en 2006.

Au total, les banques ont perdu à ce jour plus de 300 milliards de dollars. Après les avoir renflouées à coup de milliards, les investisseurs rechignent désormais à remettre au pot et les banques doivent compter sur leurs propres forces pour assurer leur survie. D'où la nécessité de faires des économies.

James Poisso, qui travaille pour un autre fleuron de Wall Street, raconte que son employeur est allé jusqu'à réduire le sucre, les sachets de thé et les fruits qui sont, par tradition, mis à la disposition des personnels.

Pour John Challenger, du cabinet en relations sociales Challenger, Gray & Christmas, les traders "doivent désormais travailler plus pour gagner moins. Ils n'ont pas le choix, car le principal est d'avoir un travail".

"On demande désormais aux traders de s'occuper de plusieurs produits en même temps pour une rémunération qui a fondu", renchérit Michael Sciotto, directeur de la rédaction de Traders Magazine.

Chez l'américaine Morgan Stanley et la suisse UBS sont ainsi apparus depuis quelques mois des traders "multicartes".

Cette nouvelle polyvalence permet de réduire les effectifs de ces salariés privilégiés et coûteux. Depuis le début de l'année, 20% des traders ont perdu ou quitté leur emploi à New York, selon MM. Challenger et Sciotto.

"Nous sommes inquiets", explique un expatrié français, qui travaille pour une grosse banque française et a placé ses économies en actions de son groupe. Déjà ébranlé par la chute générale des cours et la fonte de son patrimoine, il craint désormais que sa banque ne recentre ses opérations en France.

Aller voir si l'herbe est verte ailleurs ? Difficile à envisager tant les compétences des traders sont peu transférables dans d'autres secteurs de l'économie, relève John Challenger.

"Dans ce métier, la roue tourne. Je projetais de chercher du côté des matières premières, mais j'y ai renoncé car le marché peut à son tour exploser en plein vol", dit Michael. "Il vaut mieux laisser du temps au temps, laisser les banques purger la situation", philosophe James.

(Depeche) Arctique : une réserve équivalente à 90 milliards de barils de pétrole

AFP - il y a 44 minutes

WASHINGTON (AFP) - L'Arctique renfermerait des réserves inexplorées de quelque 90 milliards de barils de pétrole et encore davantage de gaz, selon les nouvelles estimations de l'agence gouvernementale américaine de recherche géologique, USGS, publiées mercredi.

Cette région délimitée par le cercle du Pôle nord et qui concerne une demi-douzaine de pays, comme la Russie, les Etats-Unis, le Canada et la Scandinavie, recèle 90 milliards de barils de pétrole, 1.670 billions de pieds cubiques de gaz naturel (un pied cubique équivaut à 0,028 m3) et 44 millions de barils de gaz naturel liquéfié. L'exploitation de ces énergies devrait se faire pour 84% offshore.

Ces nouvelles ressources --dites "non-découvertes mais techniquement exploitables", c'est-à-dire non-prouvées par opposition aux réserves qui sont prouvées--, ne sont pas comptabilisées dans le volume des réserves mondiales d'hydrocarbures.

Leur estimation conserve un certain degré d'incertitude, a noté Donald Gautier, géologue pour l'US Geological Survey (USGS).

Les richesses énergétiques de l'Arctique représentent ainsi 13% du pétrole non-découvert, 30% du gaz naturel non-découvert et 20% du gaz naturel liquide non-découvert.

Les 90 milliards de barils de pétrole de l'Arctique sont concentrés pour 30 milliards dans la province de l'Alaska, tandis que le reste est réparti notamment dans les bassins de Barents (Russie), l'ouest du Groenland et l'est du Canada.

"La plate-forme de l'Alaska est de toute évidence l'endroit où il faut chercher du pétrole dans l'Arctique aujourd'hui", a affirmé M. Gautier alors que les Etats-Unis viennent d'autoriser à nouveau les forages en mer et ont renforcé leur exploration en Alaska.

Déjà quelque 40 milliards de barils de pétrole et 1.100 billions de pieds cubiques de gaz ont été explorés dans la région arctique.

A titre de comparaison, les réserves américaines de pétrole se montent à 22 milliards de barils tandis que la production américaine annuelle est de 1,6 milliard.

Au niveau mondial, les réserves "prouvées" de pétrole n'ont jamais été aussi hautes à 1.238 milliards de barils, alors que la production est stable et que la consommation mondiale (environ 30 mds barils/an) augmente chaque année.

Le gaz naturel que renfermerait l'Arctique, soit 1.670 billions de pieds cubiques, représente un volume proportionnellement encore plus important, soit près d'un tiers du volume de gaz mondial "non-découvert".

Dans l'Arctique, c'est le bassin de l'ouest de la Sibérie et les bassins de Barents en Russie qui contiennent le plus de gaz.

mardi 15 juillet 2008

Le mal est fait.

Et ce n'est pas un vain mot, que de dire que le mal est fait et qu'il faudra certainement une nouvelle décennie aux économies mondiales pour s'en remettre (exceptée celles des pays émergents comme la Chine ou l'Inde).
A priori, même si ces dernières semblent afficher une santé insolente (+10.4% de croissance en Chine rien que pour le 1er semestre), il est à parier que cet état providence ne constitue une situation stable et maitrisée. Toutes les économies étant reliées par les investissement fait les unes entre les autres, elles accuseront à un moment ou à un autre, un retour de manivelle qui risque d'être violent.
C'est un peu en ce sens, que les dirigeants chinois devraient faire attention. Ce n'est pas tant la surchauffe qu'il faudrait craindre, ce sont plutôt les risques intrinsèques à l'expansion (trop?) rapide de l'industrie chinoise. Pour dire les choses clairement, il faut de l'argent pour acheter les denrées chinoises. Sauf que, en ce moment avec la crise des matières premières adossée à celle de l'immobilier, les occidentaux, gros consommateurs de biens chinois sont en train de revoir cette consommation à la baisse, même si pour le moment la demande semble solide.

Là où je voulais en venir, c'est que cette crise mondiale est en train de modifier durablement le paysage économique mondial. De fait, on assiste non sans amertume, à la déchéance de certaines sociétés qui jusque là étaient plutôt florissantes. Mais qui faute de diversification de leur activité, se retrouve dans une situation difficile. Ce sont les cas des constructeurs automobile Ford et GM. Les plans sociaux et les licenciements deviennent alors de rigueur.
Mais je voulais citer l'exemple du Chrysler building. Ce monument de l'architecture américaine des années 30, qui est connu dans le monde entier a été acheté par un fond souverain émirati. Ça n'a l'air de rien dit comme ça, mais c'est un peu comme si l'hôtel des Invalides à Paris, n'appartenait plus à la France... Ça donne à réfléchir. De ce fait, cela indique aussi que les pays producteurs de pétrole ayant un excédent de liquidités cherchent aussi à investir, quelque part.

En attendant, le mal est fait et dans tous les secteurs de l'économie et à peu près partout en occident.
Ou du moins, c'est l'impression que donnent les cours de la bourse.
En effet, la bourse de Paris qui a perdu plus de 25% de sa valeur depuis le début de l'année. Cela prouve même une chose : c'est que les investisseurs tendent à se désintéresser des marchés, apeurés certainement par les annonces successives de faillites de banques (devrait-je dire de pertes d'actifs) ou bien des alertes sur bénéfices des sociétés. Je disais qu'il faudra du temps pour que la confiance revienne entre les banques, mais il ne faudra pas longtemps à voir les opérateurs revenir vers les marchés. Et là il faudra être vigilant car le mouvement risque lui d'être très rapide, les reconstructions des portefeuilles aidant. La seule et véritable question est de savoir quand. Chacun guette les prémisses du redémarrage.
En attendant les cartes et les hiérarchies en économie ont été durablement mélangées.

vendredi 11 juillet 2008

(Depeche) Les cours de l'aluminium battent un nouveau record

Reuters - Jeudi 10 juillet, 19h33

LONDRES (Reuters) - Les cours de l'aluminium ont battu un nouveau record jeudi alors que la Chine, premier producteur mondial, annonce une baisse de la production.

Le contrat à trois mois sur l'aluminium a atteint son plus haut cours historique à 3.380 dollars la tonne, en hausse de 6% par rapport à mercredi, suite à l'annonce par les 20 principaux hauts fourneaux chinois d'une baisse de 5% à 10% des volumes produits à partir de juillet.

Selon un document détaillant l'accord entre ces hauts fourneaux obtenu par Reuters, cette réduction de la production est liée à la fois à la hausse de la facture énergétique et du coût des matières premières et à la volonté des autorités de Pékin de limiter la consommation d'énergie et de réduire la pollution atmosphérique en amont des Jeux olympiques de Pékin.

Anna Stablum et David Sheppard, version française Julien Toyer

jeudi 10 juillet 2008

(Depeche) Le Chrysler Building, gratte-ciel emblématique, racheté par un fonds arabe

Par Luis TORRES DE LA LLOSA AFP - Mercredi 9 juillet, 19h24

NEW YORK (AFP) - L'un des plus célèbres gratte-ciel de New York, le Chrysler Building, a été acheté 800 millions de dollars par le fonds souverain émirati Abu Dhabi Investment Council, ont annoncé mercredi des sources proches de la transaction.

"Nous avons vendu notre part de 75% mardi", a indiqué à l'AFP Theresa Miller, une porte-parole du principal propriétaire, la compagnie d'assurances Prudential Financial inc. Les 25% restant demeurent entre les mains de Tishman Speyer, une société de gestion immobilière. Une source proche de l'opération a confirmé le montant de 800 millions de dollars.

Le gratte-ciel du 405 Lexington Avenue, au coeur de Manhattan, est une icône emblématique de New York.

Construit dans les années 30, en pleine période Art Déco, l'immeuble de 77 étages et 319 mètres, est particulièrement reconnaissable par sa flèche d'arches en acier inoxydable.

Elle a fait de lui - avant d'être détrôné par l'Empire State Building -, le plus haut building du monde devant même la Tour Eiffel à l'époque, selon les voeux de son propriétaire, le magnat de l'automobile Walter Chrysler.

Prudential Financial en était le propriétaire depuis 2002 lorsque la compagnie d'assurances avait racheté TMW Real Estate qui avait dans son portefeuille une participation de 75% dans le Chrysler Building, achetée un an plus tôt pour 300 millions de dollars.

Le fonds d'Abou Dhabi est affilié au principal fonds souverain de l'Emirat, Abu Dabi Intestment Authority qui a déjà investi en novembre 7,5 milliards de dollars dans la banque américaine Citigroup.

Le fonds a pris également une large participation dans Toll Brothers, un géant du bâtiment américain.

Le rachat du Chrysler Building est symbolique de la vague de rachats de trésors immobiliers américains par des investisseurs des pays pétroliers.

Un autre immeuble, le General Motors Building, qui abrite l'Apple Store de la Cinquième avenue, a été vendu début juin pour 2,8 milliards de dollars à un fonds américain Boston Properties, allié à des investisseurs de Dubai, du Koweït et du Qatar.

"Nous assistons de toute évidence à un afflux d'investissements étrangers sur le marché immobilier new-yorkais", a commenté pour l'AFP Dan Fasulo, analyste pour le cabinet new-yorkais Real Capital Analytics. Un autre bâtiment célèbre de Manhattan, le Flatiron Building, fait l'objet de négociations d'un groupe italien.

Mais dans une économie où l'emprunt est devenu difficile, "il va de soi que les acheteurs riches en cash sont les gagnants dans ce type de rachat", affirme M. Fasulo. "De nombreux pays pétroliers au Moyen-Orient, qui croulent sous les capitaux que leur rapporte le pétrole, ciblent ainsi nos trophées immobiliers, principalement dans les quartiers d'affaires", ajoute-t-il, citant, outre Manhattan, Boston, Washington et San Francisco.

Tout récemment, un fonds de pension sud-coréen a racheté un immeuble de bureaux emblématique au coeur de San Francisco.

Ces transactions vont faire grincer des dents certains new-yorkais qui s'étaient déjà exprimés lors des négociations du rachat du Chrysler Building. "Des étrangers raflent des icônes de la ville", titrait récemment le tabloïd new-yorkais AM New York.

L'analyste financier y voit en revanche "un signe de bonne santé du marché de l'immobilier commercial aux Etats-Unis".

vendredi 13 juin 2008

Une situation en forme d'impasse pour le gouvernement

On le voit en ce moment avec les transporteurs, on l'a vu avec les pécheurs et peut-être qu'on le verra avec les agriculteurs et les viticulteurs ou bien les taxis.

Des populations en première ligne
Ce sont effectivement ces catégories professionnelles qui sont le plus exposées par la hausse des carburants. Pourquoi ? Parce que leur revenu est directement dépendant du coût de fonctionnement de leurs activités et à la base, on retrouve le carburant. Car il faut du carburant pour faire tourner les chalutiers, les camions, les tracteurs, que sais-je encore...
On voit qu'intrinsèquement si ces derniers n'ont pas les moyens d'impacter cette hausse des coûts d'exploitation par la hausse des denrées qu'ils produisent, la catastrophe pour ces derniers est imminente.
Certes, le gouvernement a accordé des aides substantielles pour ces professionnels sous l'égide (bienveillante ?) de la commission européenne (avait-elle seulement le choix ?). Mais la portée de ces aides reste malgré tout limitées dans le temps. On est en droit de se demander ce qui se passera ne serait-ce que dans six mois quand tout le monde aura reçu (ou pas) ces aides et continuera à connaitre des difficultés de fonctionnement.

Des aides qui ne font pas l'unanimité en Europe
C'est clair, c'est pas en calmant les routiers ou les pécheurs à grand coût de subventions que l'on va installer une situations durable. En Europe, l'Irlande et la Hollande s'étaient insurgées contre ce mécanisme d'aides, car elles argumentaient que rien n'était fait afin de modifier durablement la situation. En effet, des chalutiers qui consomment autant que quand le baril était à 50$, la situation semble paradoxale, mais c'est désormais le quotidien de milliers de pécheurs qui perdent de l'argent à peine les premiers miles marins franchis. Il faut dire que renouveler la flotte pour qu'elle consomme moins, pourrait s'avérer extrêmement coûteux. Mais aucune aide, aucune subvention n'est venue aider ce corps de métier à se moderniser.

C'est l'impasse pour le gouvernement
Le tableau est clair. Comment concilier le fait que sans aide, les uns ne puissent plus exercer leurs activités et justement, le retour au calme par les aides. Le gouvernement n'a pas vraiment le choix :

  • soit continuer les aides, afin que les professionnels puissent poursuivre leurs activités (mais la solution est loin d'être pérenne),
  • soit permettre à ces professionnels de répercuter leurs coûts de fonctionnement sur la marchandise (mais devenant plus cher qui voudrait acheter leurs produits)
  • soit ne rien faire, mais c'est la porte ouverte à un désastre qui ravagerait des pans entiers de notre économie.
  • Encourager le renouvellement des flottes de véhicules et de bateaux, qui permettraient de réduire les coûts des professionnels (c'est une solution très onéreuse)
  • Encourager les démarches d'utilisations des énergies alternatives, de manière plus significative.
Les solutions sont plus ou moins coûteuses et plus ou moins rapides à mettre en œuvre. Mais une chose est sure, à moins que le pétrole redescende de manière significative, c'est que la situation n'est plus à l'attentisme.

vendredi 6 juin 2008

(Depeche) : Accord in extremis au sommet de Rome ...

Par Robin Pomeroy et Stephen Brown Reuters - Jeudi 5 juin, 23h35

ROME (Reuters) - Considérations géopolitiques et dissensions ont contraint les participants du sommet de Rome sur la crise alimentaire à revoir à la baisse leurs ambitions et à n'évoquer qu'en termes généraux la question des biocarburants.

Les délégués de 183 pays réunis depuis mardi sous l'égide de la FAO ont évité de justesse un échec retentissant et la déclaration adoptée dans la soirée les engage "à éliminer la faim et garantir la sécurité alimentaire pour tous, aujourd'hui et demain".

Mais les discussions ont dû se poursuivre jusqu'en début de soirée pour surmonter les objections distinctes émanant de l'Argentine et de Cuba. Les Argentins s'opposaient à toute critique des limitations de leurs exportations de viande bovine et céréalières; les Cubains souhaitaient eux que les sanctions américaines soient évoquées même indirectement.

Diplomates, responsables politiques et représentants d'ONG luttant contre la faim dans le monde estiment toutefois que la seule tenue de ce sommet constitue un succès, puisqu'il place la question de la flambée des prix alimentaires en tête des priorités de la communauté internationale.

"A défaut d'autre chose, des nations se sont rassemblées pour reconnaître l'existence de ce problème", a déclaré le secrétaire américain à l'Agriculture, Ed Schafer.

"AUCUN ENGAGEMENT SÉRIEUX À LONG TERME"

Le sommet de Rome était organisé par l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture de l'Onu pour envisager des moyens de développer l'offre alimentaire face à une demande en augmentation - notamment dans les pays asiatiques à forte croissance -, face à de mauvaises récoltes et à la hausse des prix du carburant.

Cette combinaison de facteurs a conduit à un doublement des prix des denrées alimentaires au cours des deux dernières années, ce qui, selon la Banque mondiale, risque d'acculer à la disette voire à la famine 100 millions de personnes supplémentaires, en plus des 850 millions qui souffrent d'ores et déjà de la faim.

L'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) estime elle que les prix du riz, du maïs et du blé devraient baisser un peu par rapport aux sommets atteints ces temps-ci mais rester à des niveaux élevés pendant les dix ans à venir. D'après les évaluations de la FAO, la production alimentaire devra progresser de 50% d'ici 2050 pour parvenir à satisfaire la demande.

"Nous nous félicitons certes de l'attention que ce sommet a attiré sur la nécessité de répondre à l'urgence de la crise des prix des aliments, mais les gouvernements n'ont pris aucun engagement sérieux à long terme", a commenté l'ONG ActionAid.

Au nom d'Oxfam, Barbara Stocking a jugé qu'il était "erroné de qualifier ce sommet de perte de temps", ainsi qu'a pu le dire le président sénégalais, Abdoulaye Wade.

Mais elle a ajouté que les pays industrialisés du G8 mettraient leur crédibilité en jeu lors de leur prochain sommet, en juillet au Japon. "Les bonnes idées de Rome doivent être suivies par des chèques au Japon", a-t-elle dit.

"A moins qu'on ne modifie le commerce international inéquitable, les politiques en matière de biocarburants et les politiques agricoles, la crise agricole des pays en développement se poursuivra", a-t-elle ajouté.

LES BIOCARBURANTS RENVOYÉS À UN "DIALOGUE INTERNATIONAL"

Les diplomates sont parvenus à contenir le débat houleux sur les biocarburants, accusés de détourner des surfaces agricoles de la production alimentaire.

Sous la pression des Etats-Unis, qui sont avec le Brésil en pointe dans la production de biocarburants, la déclaration de Rome se contente de relever que ces combustibles présentent "des défis et des opportunités". "Nous sommes convaincus que des études en profondeur sont nécessaires pour nous assurer que la production et l'utilisation des biocarburants est viable", peut-on lire.

"La déclaration finale ne dit qu'une seule chose: nous devons mener un dialogue international continu sur ce sujet. D'une certaine manière, c'est important. Cela démontre que les agrocarburants s'inscrivent aujourd'hui sur l'agenda international et que les Etats ne devraient pas agir unilatéralement dans ce domaine", a dit à Reuters Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l'Onu pour le droit à l'alimentation.

Son prédécesseur, Jean Ziegler, avait déclenché une intense polémique en affirmant en avril que l'utilisation de terres arables pour produire des biocarburants jetait "les bases d'un crime contre l'humanité".

Pendant les trois jours du sommet de Rome, De Schutter a tenté d'infléchir les politiques américaines et européennes d'incitations à la production et à la consommation d'agrocarburants et n'entend pas relâcher la pression. "Je pense que nous devons progresser vers un code de conduite qui exigerait au moins que des terres propices aux cultures vivrières ne soient pas détournées au profit des carburants au-delà des superficies actuelles", a-t-il ajouté.

Version française Eric Faye et Henri-Pierre André

mardi 3 juin 2008

La responsabilité des fonds de pensions

Si la crise tend maintenant à désenfler, c'est que les opérateurs se sont quelque peu écartés de la voie pétrolière. Celle-ci représentait encore il y a peu, le moyen le plus efficace de faire des profits en très peu de temps : imaginez, un placement qui coûtait 70, il y a un an en coûte désormais 130. La plus-value est pratiquement de 100% sur un an. Pour des établissements frappés de plein fouet par la trop fameuse crise des "subprime", la manne financière que cela représentait !! C'était une occasion inespérée de renflouer les caisses.

Quand les États-Unis se tirent une balle dans le pied.. du reste du monde aussi
C'est un petit peu imagé, mais c'est relativement vrai. Dans le sens où au pays de l'oncle Sam, les fonds de pensions financent les retraites des américains, ceux-ci pour le motif évident de rentabilité ont joué avec le pétrole qui implicitement en augmentant, à fait grimper les frais énergétiques des citoyens américains eux-mêmes.
Mais ce ne sont pas seulement les américains qui sont impactés, le reste du monde aussi, déclenchant ici et là, les émeutes que l'on connaît, mais aussi la sortie de l'Indonésie de l'OPEP. Le fait est suffisamment marquant pour être souligné.
On pourrait dire dans ce cas, qu'ils ont mis un beau bordel dans l'économie mondiale.

La hausse des matières premières et l'inflation... inévitables
De ce coté, d'aucuns pourra dire que la crise qui vient de secouer les Etats-Unis, finalement a rendu service à tout le monde (ou presque, car je ne compte pas les milliers d'expropriations par semaine qui avait lieu aux Etats-Unis). Mais, cela aura permis d'ouvrir les yeux sur ce qu'est réellement le capitalisme à outrance, mais aussi sur une chose à laquelle tout le monde s'attendait, le réveil des puissances asiatiques indienne et chinoise (et donc leurs besoins énergétiques et matériels). Et autre chose, le pétrole - plus que jamais - n'est pas inépuisable (c'est un lieu commun, je sais).
Une demande croissance, une offre qui stagne, finalement, les fondamentaux avaient raisons : les prix sont forcément obligés de monter. Ce n'est d'ailleurs pas tant l'obstination de l'OPEP à ne pas ouvrir plus les robinets, que les tensions géo-politiques qui ont fait quoi que ce soit dans la hausse.
C'était donc inévitable et on a pu donc assister à un superbe effet domino, les investisseurs préférant se rabattre sur le pétrole plutôt que sur les devises.

Des effets collatéraux désastreux
A coté de ça, les prix des denrées augmentant de manière mécanique, cela a davantage contribuer à propager la faim dans le monde, quand ce n'était pas des émeutes (comme en Inde ou dans certains pays d'Afrique). Les missions du PAM (programme alimentaire mondiale) et de la FAO, toutes deux organisations sous la tutelle de l'ONU, sont plusque jamais rendues difficiles dans ce contexte. Les Etats-Unis peuvent débloquer de l'argent pour le PAM quand plusieurs milliards de dollars ont été, sont et seront dépensés pour la guerre en Irak.
On peut donc voir ça comme un juste retour des choses.

Pour finir, les politiques économiques mondiales ne devraient jamais oublier que le premier des besoins (et certainement son plus important défi à relever dans les années à venir) est de pouvoir nourrir le plus grand nombre et non enrichir un plus petit nombre.

mercredi 28 mai 2008

(Depeche) L'Indonésie se retire de l'OPEP

AP - Mercredi 28 mai, 10h02

DJAKARTA - L'Indonésie a annoncé mercredi qu'elle se retirait de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), étant donné que le pays consomme désormais plus de pétrole qu'il n'en exporte.

Le ministre de l'Energie et des Ressources minérales Purnomo Yusgiantoro a annoncé que l'Indonésie "se retirerait de l'OPEP" à l'issue de son actuelle période d'adhésion, à la fin de l'année.

L'Indonésie est le seul pays d'Asie du Sud-Est parmi les 13 membres de l'organisation. Elle a été contrainte de commencer à importer du pétrole en raison d'une baisse des investissements dans les activités d'exploration et d'extraction ces dernières décennies, due à un niveau de corruption important et un cadre légal inadéquat qui découragent les compagnies pétrolières étrangères.

lundi 26 mai 2008

(Depeche) Pour le milliardaire Warren Buffett, les Etats-Unis sont déjà en récession

AFP - Samedi 24 mai, 11h13

BERLIN (AFP) - Pour Warren Buffett, l'homme le plus riche du monde, les Etats-Unis sont déjà en récession, rapporte l'édition du magazine allemand Spiegel à paraître lundi.

Selon le magazine, l'investisseur américain, qui vient de visiter Francfort, a déclaré: "Il ne s'agit peut être pas d'une récession dans le sens où l'entendent les économistes (...) mais les gens en ressentent déjà les effets, et elle sera plus profonde et plus longue que bien des gens ne le pensent".

Les économistes estiment qu'il y a récession lorsque deux trimestres de croissance négative se suivent, ce qui n'est pas encore le cas.

Le milliardaire philanthrope, qui selon le magazine Forbes est à la tête d'une fortune de 62 milliards de dollars, a également critiqué les institutions financières, leur reprochant d'avoir mis en place des instruments qu'elles "ne peuvent plus contrôler".

"Le génie ne rentre plus dans la bouteille," a estimé M. Buffett, 77 ans, pour qui les marchés financiers doivent être mieux contrôlés.

La crise financière actuelle a démarré sur le marché des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis et s'est étendu à l'ensemble du secteur financier par le biais des nombreux titres adossés à ces emprunts hypothécaires.

mardi 20 mai 2008

(Depeche) Le marché du platine devrait présenter un déficit important en 2008

AFP - Lundi 19 mai, 16h11

LONDRES (AFP) - Le marché du platine restera en déficit en 2008, l'offre devant être au mieux stagnante et la demande toujours robuste, notamment dans le secteur automobile, estime le leader mondial de l'industrie des métaux du groupe platine, Johnson Matthey.

En 2007, le marché du platine a enregistré un déficit de 480.000 onces, a révélé Johnson Matthey dans son étude annuelle sur le platine publiée lundi.

"Les pertes de production en Afrique du Sud ont réduit à 6,55 millions d'once la production", tandis que "la demande de platine a progressé de 8,6%, atteignant 7,03 millions d'onces", ont calculé ses analystes.

"Les problèmes de sécurité, les fermetures de mines en raison de conflits sociaux, les difficultés du secteur à recruter du personnel qualifié", autant de facteurs à l'origine du déclin de la production sud-africaine, énumérés par Peter Duncan, directeur des études de Johnson Matthey.

De son côté, la consommation de métal n'a pas donné de signe de faiblesse. Le secteur automobile mondial, qui consomme du platine pour la fabrication de pots catalytiques, est resté son principal moteur: la demande de platine de la part des constructeurs a bondi de 8,2% en 2007, pour atteindre 4,23 millions d'onces.

Un nombre croissant de véhicules ont été équipés de pots catalytiques en Europe, au Japon, et en Amérique du Sud, pour répondre à des normes de plus en plus strictes en termes d'émissions de particules.

Johnson Mathey a souligné également dans son rapport l'irruption en 2007 d'une nouvelle catégorie d'achteurs: lancés au premier semestre 2007 à Londres et Zurich, les fonds spécialisés ETFs (exchange traded funds) ont "créé une nouvelle demande".

La demande industrielle est restée quant à elle très robuste, notamment dans l'électronique.

Enfin, la demande des bijoutiers a résisté aux prix élevés, ne diminuant que très faiblement.

Cette situation devrait perdurer en 2008, où le marché pourrait présenter "un déficit du même ordre qu'en 2007", a précisé à l'AFP Peter Duncan, sans toutefois avancer de chiffre.

"Sachant que la demande industrielle et automobile devrait rester forte et que l'offre est partie pour être décevante, le marché du platine devrait afficher un déficit substantiel en 2008," affirme le rapport.

En plus des problèmes déjà présents en 2007, la production devrait être affectée par "la crise énergétique en Afrique du Sud et la fermeture temporaire de la mine d'Amandelbult", précise l'étude.

Le marché du palladium a au contraire présenté un vaste surplus en 2007, chiffré à 1,75 million d'once par Johnson Matthey.

Ce surplus provient essentiellement des réserves massives de palladium détenues par l'Etat russe, qui a écoulé l'an dernier 8,59 millions d'onces sur le marché.

La demande a cependant été dynamique, marquée par une progression de 3,5% en 2007, à 6,84 millions d'onces. Comme le platine, la demande est tirée par l'expansion du secteur automobile, où l'usage de palladium a bondi de 10,8% en 2007.

"L'écart de prix entre le platine et le palladium, très favorable au second, a encouragé les constructeurs automobiles à utiliser du palladium autant que possible dans leurs pots catalytiques", constate Johnson Matthey.

La demande industrielle de palladium a progressé, pour la sixième année consécutive, mais à un rythme ralenti, tandis que la consommation en bijouterie fléchissait, notamment en Chine.

Dans l'ensemble, en raison du surplus, "les facteurs influençant le palladium ne sont toujours pas les fondamentaux mais l'intérêt des investisseurs", observait Peter Duncan.

Pour 2008, Johnson Matthey table sur des prix évoluant entre 1.775 et 2.500 dollars l'once pour le platine et 400 et 775 dollars l'once, et anticipe une forte volatilité pour les cours de ces deux métaux.

lundi 19 mai 2008

(Depeche) La destruction de la nature coûte 2.000 milliards d'euros par an.

AFP - Samedi 17 mai, 22h09

BERLIN (AFP) - La destruction de la nature coûte 2.000 milliards d'euros par an au monde, selon une étude qui doit être présentée lundi à la conférence de l'ONU sur la biodiversité, selon l'hebdomadaire Der Spiegel.

Chaque année, la disparition d'espèces animales et végétales coûte 6% du Produit national brut (PNB) mondial, soit 2.000 milliards d'euros, selon une étude intitulée "The Economics of Ecosystems and Biodiversity" ("L'économie des systèmes écologiques et de la biodiversité"), affirme le magazine à paraître lundi.

Initiée par l'Union européenne et le ministre allemand de l'Environnement Sigmar Gabriel, l'étude doit être publiée lundi lors de l'ouverture de la 9ème Conférence des signataires de la Convention sur la diversité biologique (CBD) à Bonn (ouest de l'Allemagne).

"Les pauvres du monde portent la charge la plus lourde," écrit le responsable de l'étude, Pavan Sukhdev, d'après Der Spiegel qui affirme disposer des extraits du document. Ainsi, dans les pays pauvres, la perte de biodiversité représente chaque année la moitié de leurs richesses économiques selon Sukhdev, un haut responsable de la Deutsche Bank en Inde.

Par ailleurs, d'après la même source, la chancelière Angela Merkel veut annoncer à Bonn une nette augmentation de la contribution allemande pour la protection mondiale des forêts, avec comme référence l'initiative norvégienne d'investir chaque année 500 millions de dollars pour cette cause.

Thème de la conférence, la déforestation dans le monde, outre de favoriser l'extinction des espèces, est responsable de 20% des émissions de dioxyde de carbone (CO2), soit davantage que toutes les industries de transport, selon les experts.

Un mammifère sur quatre, un oiseau sur huit, un tiers des amphibiens et 70% des plantes sont menacés de disparition sur terre, selon une liste rouge publiée par l'Union mondiale pour la nature (UICN) le 12 septembre dernier.

vendredi 9 mai 2008

Le baril à 124$

Le prix du baril qui s'échange à New-York dépasse maintenant les 124$.
En dépit d'annonces qui devrait plutôt annoncer une stabilisation des prix, le marché reste nerveux, notamment à cause des craintes sur l'approvisionnement et des tensions geo-politiques.

Des impacts bien identifiés, la gravité moins bien appréciée
Je me demande combien de temps cette situation va-t-elle perdurer ? Les conséquences vont certainement commencer à se voir à la fin du troisième trimestre 2008 (rentrée) :

  • Ralentissement de la consommation des ménages au 2e semestre 2008
  • Inflation (aux alentours de 3% certainement sur le T3 2008),
  • Ralentissement du tourisme, avec une saison en demi-teinte
  • Mouvements sociaux (principalement transporteurs et marin-pêcheurs) dans le T4 2008
  • Moral des français encore en baisse,
  • Hausse mécanique du prix du fioul et du gaz,
  • Croissance avoisinant les 1,5%, seulement.
  • Augmentation du déficit public (avec le risque de voir la France être rappelée à l'ordre par Bruxelles), situé actuellement à 2,7% du PIB.
Un domaine sur lequel il est très difficile d'apprécier l'incidence des hausse des matières premières, reste le chômage.
Je déteste jouer les Cassandre, mais j'avoue que je suis inquiet de la tournure que prennent les choses, car elles ne semblent pas connaitre de limites. Et bien souvent dans ce genre de situation, il existe un point de rupture, à l'excès. La question est de savoir quand ?

mardi 6 mai 2008

Qui veut un CDI en Inde à 320€ par mois ?


Le sujet pourrait être léger à l'instar de cette blague, pourrait-on croire. Mais il s'agit d'une véritable annonce d'emploi fournie par l'ANPE. L'annonce porte sur un poste d'informaticien (qui on sait delocalise pas mal en Inde, ces derniers temps).

Je trouve cela inadmissible, sachant qu'un projet de loi est en préparation pour diminuer les allocations en cas de refus successifs de plusieurs offres.

Ça tient donc du piège, à moins que la politique actuelle du travail soit l'expatriation de nos propres chomeurs !!

lundi 5 mai 2008

Un terrible aveu de faiblesse.

C'est un terrible aveu de faiblesse et de quoi mettre un coup au moral : l'inflation devrait continuer de grimper malgré les politiques volontaristes des banques centrales et des organes financiers internationaux. Ce constat n'émane pas de n'importe qui, il émane directement de la réunion des banques des règlements internationaux. Réunion à laquelle est aussi convié JC Trichet, le gouverneur de la BCE.

Un amer constat
Le constat est d'autant plus amer qu'il dépeint des scénarios qui sont loin d'être plaisant. En effet, l'inflation en Chine a atteint son plus haut niveau depuis 12 ans sur seulement les trois premiers mois de 2008, à 8% !! Mais l'inflation fait courir un risque évident sur les pays en voie de développement, mais pas seulement. On l'a vu en Égypte, en Thaïlande, etc... la hausse des prix des aliments de base commence à affamer des populations qui jusque là, n'était pas nécessairement dans le besoin, mais avec une faible marge de manœuvre ; ce sont des populations exposées, pour ne pas dire menacées. Et ce n'est pas le milliard de dollars injecté par les USA qui résoudront le problème de la famine mondiale, tout au plus, ça suffira un moment.

De l'impuissance
Mais là où le bas blesse, c'est que tout à chacun est d'accord pour dire que même un politique de rigueur ne pourrait endiguer l'inflation. Une chose est évidente : le pétrole rare devient cher et il emmène avec lui, un cortège de denrées (vêtements, aliments, etc...). C'est normal, il faut de l'énergie pour fabriquer, transformer ou transporter. Sans hausse probante des salaires, mécaniquement, ce qui pouvait être à leur portée, il y a encore six mois devient un luxe, ou est devenu quasiment inaccessible. Mais alors, la question que l'on pourrait se poser est : que devient l'excédent monétaire payé par les pays consommateurs de pétrole ?
Mais ça c'est une autre histoire.

mercredi 30 avril 2008

Les pratiques, pas trop catholiques, des grandes surfaces françaises

A l'heure où les discussions sur le pouvoir d'achat des français vont bon train, il est très intéressant de constater les pratiques utilisées dans la grande distribution française. Alors même que celle-ci devrait être la plus grande gardienne de ce même pouvoir d'achat, on s'aperçoit que ce petit univers est loin d'être tout blanc.
C'est ainsi qu'elle se retrouve mis à l'index par l'UFC-Que choisir (lien), ainsi que par la DGCCRF.

Des pratiques douteuses...
Entre les stocks de soldes insuffisants ou un décalage certain entre les prix annoncés en rayon et ceux réellement payés par les consommateurs, on pourrait se dire que le droit élémentaire des consommateurs est régulièrement, purement et simplement bafoué. Cela démontre à coup sûr, l'opacité qui règne dans le domaine de la distribution, là où la vente est strictement règlementée (loi Galland, interdiction de vente à perte, périodes de soldes encadrées, etc...), ce qui se passe en magasin échappe au sens commun, malgré des vérifications pourtant faciles à réaliser. C'est exactement ce constat qu'UFC dresse à présent.
En un sens, l'action commune qui a été faite pour les opérateurs téléphoniques, devrait s'appliquer aussi à la grande distribution, tant le préjudice pour le consommateur lambda est élevé.
On est aussi en droit de se demander ce que peux réellement faire la DGCCRF pour contrer cet état de fait. Là aussi, la loi sur les class-actions fait cruellement défaut. Là aussi, le consommateur est (encore ?) pieds et poings liés. À croire, qu'il n'est bon qu'à payer !

jeudi 24 avril 2008

Quand les ressources agro-alimentaires sont réquisitionnées par les états.

En réalité, le scénario que je décrivais dans un de mes précédents posts n'est que la partie émergée de l'iceberg. Vous allez me demander : qu'y-a-t-il de plus terrible que de voir une population affamée créer des émeutes ? Ben, c'est tout une population du globe qui meurt de faim. Et ce n'est pas la directrice Josette Sheeran (cf. photo), du PAM de l'ONU (Programme Alimentaire Mondial) qui va me contredire. Elle a dénoncé, cette semaine, ce qu'elle appelle "le tsunami silencieux" qui frappe essentiellement le continent africain. L'image du tsunami n'est pas anodine. Elle traduit la soudaineté du phénomène, ainsi que sa violence (au sens figuré, quoique). Elle souligne aussi l'effort que devrait supporter la communauté internationale pour contrer la famine dans le monde. Il est notamment question de quelques 746 millions de dollars, à l'image de la mobilisation mondiale qui a suivi après qu'un tsunami ait frappé Banda Aceh en Thaïlande en décembre 2004.

Là où ça bêche
Là où ça ne va pas du tout (et ça aurait de quoi, faire enrager Josette Sheeran), c'est que des états comme le Brésil viennent tout simplement de fermer leurs exportations de riz (le riz est considéré comme une denrée alimentaire de base, au même titre que le blé ou le manioc).
Les gouvernements du G8 vont certes, se concerter pour mettre sur pied un plan d'action de lutte contre la faim dans le monde, mais que dire de l'attitude du Brésil ou de certains autres pays producteurs. Le prix du riz en Thaïlande a quasiment doublé en moins d'un an. Il semblerait dans ces conditions que le riz soit à classer dans les ressources qui subissent de fortes spéculations. Car ses prix en question ne reflètent pas vraiment la balance entre l'offre et la demande. Alors que les prix des denrées comme le blé ou le maïs sont nettement plus représentatifs.
Juste un message aux gouvernements et à l'ONU : prenez garde de ne pas affamer un pays tout entier, car un peuple affamé est forcément un peuple qui tend à devenir violent.

lundi 21 avril 2008

Pourquoi le pétrole ne cesse d'augmenter

C'est LA bonne question à se poser. Loin de se préoccuper par les conséquences directes de telles augmentations (pratiquement 50$ en un an de temps), nous, les consommateurs, sommes légitimement en droit de nous demander ce qui fait grimper le prix du baril.

Je lis ça et là que le baril ne devrait pas augmenter aussi rapidement, seulement plusieurs facteurs tendent toujours à faire monter les prix.
Notamment, les demandes de la part des pays émergents (principalement l'Inde et la Chine) restent soutenues. De surcroît, c'est aussi oublier quelques règles qui sont pourtant essentielles à la compréhension du phénomène haussier.

  1. Notamment, que les craintes concernant le correct approvisionnement du marché n'ont jamais été aussi importantes. L'exemple démontre que les conflits dans les pays exportateurs sont pris très au sérieux par les opérateurs.
  2. En plus de cela, s'ajoute avec obstination, le refus de l'OPEP, à produire plus. Il serait pertinent de se demander si ce groupe qui produit actuellement 40% des livraisons de brut, serait réellement en mesure d'augmenter ses capacités. Cela laisse planer un doute sérieux sur l'état réel des réserves du moyen-orient. En même temps, nous savons aussi que la politique des pays producteurs n'est pas de voir s'effondrer les cours, mais plutôt que ceux-ci continuent d'être élevés (au risque d'être surévalués), faisant profiter ces derniers d'une manne financière quasi inespérée.
  3. On peut y ajouter la difficulté croissante de trouver des gisements capables de produire suffisamment. Je pourrais faire un clin d'œil à l'annonce faite (lien) par le groupe brésilien Petrobras après que la prospection au large des cotes brésiliennes eut rapporté l'existence d'un important gisement dans l'atlantique. Seulement, toutes les analyses n'ayant pas été faites, il se pourrait aussi très probablement que celui-ci ne soit pas aussi prometteur que l'aurait souhaité les dirigeants de Petrobras.
Des travailleurs de Petrobas posent devant une plateforme de la compagnie, le 14 juin 2007 à Angra dos Reis, 300 km au sud de Rio de JaneiroUne chose est certaine : tout le monde paie un pétrole cher, et va continuer à le payer cher, générant à grande échelle voir à très grande échelle, un déséquilibre de la trésorerie mondiale vers les pays exportateurs (Venezuela, Arabie Saoudite, EAU, etc...). Malheureusement, pour les pays importateurs (USA, France, etc...), les déficits commerciaux vont continuer à se dégrader si les exportations ne sont pas suffisantes. Implicitement et autrement dit, l'inflation a encore de beaux jours devant elle.