jeudi 24 juillet 2008

(Depeche) La flambée du pétrole a fait chuter la consommation de carburants en France

Par Anne RENAUT AFP - il y a 16 minutes

PARIS (AFP) - La flambée des cours du pétrole en juin a fait chuter la consommation de carburants en France, notamment celle des ménages qui ont nettement moins acheté d'essence pour leur voiture, selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

La demande de carburants en France a subi une "chute énorme" de 10% en juin par rapport à juin 2007, et un recul "significatif" d'environ 1,5% sur six mois, a affirmé jeudi à l'AFP le président de l'Ufip, Jean-Louis Schilansky.

Ces chiffres provisoires sont ceux des livraisons de carburants aux stations service, mais "en consommation la tendance est la même", a-t-il précisé, en ajoutant qu'il est "incontestable qu'à ce niveau-là, il y a un effet prix".

Sur les six premiers mois de l'année, comparés à la même période en 2007, la demande a subi un recul de 1,48%, jugé "significatif" par M. Schilansky, qui n'a pas vu une telle baisse depuis "très longtemps".

Jusqu'en mai compris, la tendance était en effet à la stabilité de la demande de carburants (+0,44%).

L'essence est particulièrement touchée, puisque sa demande a chuté de 15% au mois de juin et de 7,8% sur six mois pour atteindre 5,9 millions de mètres cube.

Pour le gazole, carburant le plus consommé en France et dont la flambée des prix provoque régulièrement la colère de certaines professions, la demande a reculé de 8,7% en juin mais a légèrement progressé (+0,65%) sur six mois, à 19,1 millions de mètres cube.

"La clientèle domestique, seule à consommer de l'essence, est donc plus touchée que celle des transporteurs" routiers, demandeurs de gazole, a estimé M. Schilansky.

La flambée des prix du pétrole sur les marchés mondiaux en mai et juin, qui a culminé à un record, le 11 juillet, de 147,50 dollars le baril, a généré une envolée des prix des produits pétroliers comme l'essence, le gazole ou le fioul domestique, qui ont volé eux aussi de plus hauts en plus hauts.

A la pompe, les prix de l'essence et du gazole en France ont dépassé en juin de 4 à 5 centimes ceux de mai.

Le litre de gazole a passé le 30 mai la barre de 1,45 euro, avec un record à 1,4541 euro, tandis que le litre de super sans plomb 95 a frôlé le seuil de 1,50 euro, avec un plus haut le 20 juin à 1,4971 euro, selon des prix moyens hebdomadaires.

Outre l'effet prix, d'autres facteurs ont pu favoriser la chute de juin: un climat pluvieux qui a fait que les ménages "ont sans doute moins roulé", et "peut-être moins de jours fériés" qu'en juin 2007, selon l'Ufip.

Reste à savoir si les recettes de l'Etat en taxes sur les produits pétroliers (TVA et TIPP) vont diminuer du fait de ce recul de la consommation, alors que le surplus de TVA doit servir à alimenter un fonds pour des "mesures de solidarité" en faveur des ménages confrontés à la hausse des prix des hydrocarbures.

TVA et TIPP ont rapporté à l'Etat 120 millions d'euros de plus que prévu au premier trimestre, selon le ministère de l'Economie.

Ce recul de la consommation "rejoint la tendance aux Etats-Unis", où la demande d'essence a baissé, et alimente les craintes des marchés d'une baisse de la demande en pétrole.

Les prix du pétrole avaient perdu jeudi plus de 20 dollars depuis leur record du 11 juillet, en raison notamment de ces craintes.

Dans le sillage de ce recul du brut, les prix des carburants en France ont amorcé une baisse la semaine dernière, qui pourrait se poursuivre la semaine prochaine si les cours du pétrole restent autour de 130 dollars, selon l'Ufip.

Le litre de gazole s'est vendu en moyenne la semaine dernière 1,4379 euro, et celui du super sans plomb 95 1,4783 euro.

(Depeche) Pour les "traders" de New York, le golf c'est fini (pour l'instant)

Par Luc OLINGA AFP - il y a 19 minutes

NEW YORK (AFP) - "Ca fait mal ! J'ai dû résilier mon abonnement de golf et vendre ma maison (de la cité balnéaire) des Hamptons", se plaint Michael Krofcheck, "trader" dans une grosse banque à New York, en commentant la vague d'austérité qui s'est emparée de Wall Street.

Michael, la trentaine, est victime de l'effort d'économies auquel est contraint le secteur financier américain, un an après l'éclatement de la crise du "subprime" qui a poussé dans le rouge nombre de firmes prestigieuses.

Recruté à 24 ans à sa sortie de l'université Harvard, le jeune homme travaille au département Crédit: "nous avons beaucoup perdu", dit-il, laconique. Au point d'envisager de troquer son appartement pour un plus petit.

Comme la plupart des "Golden Boys" de la finance, il a vu salaire et bonus fondre au fur et à mesure que Wall Street s'enfonçait dans la crise.

D'après le magazine spécialisé Traders, un courtier qui gagnait 500.000 dollars par an en 2006, ne touchait plus qu'entre 300.000 et 400.000 dollars en 2008. Ce qui reste confortable en comparaison au revenu médian des ménages aux Etats-Unis qui ne dépassait pas 48.201 dollars en 2006.

Au total, les banques ont perdu à ce jour plus de 300 milliards de dollars. Après les avoir renflouées à coup de milliards, les investisseurs rechignent désormais à remettre au pot et les banques doivent compter sur leurs propres forces pour assurer leur survie. D'où la nécessité de faires des économies.

James Poisso, qui travaille pour un autre fleuron de Wall Street, raconte que son employeur est allé jusqu'à réduire le sucre, les sachets de thé et les fruits qui sont, par tradition, mis à la disposition des personnels.

Pour John Challenger, du cabinet en relations sociales Challenger, Gray & Christmas, les traders "doivent désormais travailler plus pour gagner moins. Ils n'ont pas le choix, car le principal est d'avoir un travail".

"On demande désormais aux traders de s'occuper de plusieurs produits en même temps pour une rémunération qui a fondu", renchérit Michael Sciotto, directeur de la rédaction de Traders Magazine.

Chez l'américaine Morgan Stanley et la suisse UBS sont ainsi apparus depuis quelques mois des traders "multicartes".

Cette nouvelle polyvalence permet de réduire les effectifs de ces salariés privilégiés et coûteux. Depuis le début de l'année, 20% des traders ont perdu ou quitté leur emploi à New York, selon MM. Challenger et Sciotto.

"Nous sommes inquiets", explique un expatrié français, qui travaille pour une grosse banque française et a placé ses économies en actions de son groupe. Déjà ébranlé par la chute générale des cours et la fonte de son patrimoine, il craint désormais que sa banque ne recentre ses opérations en France.

Aller voir si l'herbe est verte ailleurs ? Difficile à envisager tant les compétences des traders sont peu transférables dans d'autres secteurs de l'économie, relève John Challenger.

"Dans ce métier, la roue tourne. Je projetais de chercher du côté des matières premières, mais j'y ai renoncé car le marché peut à son tour exploser en plein vol", dit Michael. "Il vaut mieux laisser du temps au temps, laisser les banques purger la situation", philosophe James.

(Depeche) Arctique : une réserve équivalente à 90 milliards de barils de pétrole

AFP - il y a 44 minutes

WASHINGTON (AFP) - L'Arctique renfermerait des réserves inexplorées de quelque 90 milliards de barils de pétrole et encore davantage de gaz, selon les nouvelles estimations de l'agence gouvernementale américaine de recherche géologique, USGS, publiées mercredi.

Cette région délimitée par le cercle du Pôle nord et qui concerne une demi-douzaine de pays, comme la Russie, les Etats-Unis, le Canada et la Scandinavie, recèle 90 milliards de barils de pétrole, 1.670 billions de pieds cubiques de gaz naturel (un pied cubique équivaut à 0,028 m3) et 44 millions de barils de gaz naturel liquéfié. L'exploitation de ces énergies devrait se faire pour 84% offshore.

Ces nouvelles ressources --dites "non-découvertes mais techniquement exploitables", c'est-à-dire non-prouvées par opposition aux réserves qui sont prouvées--, ne sont pas comptabilisées dans le volume des réserves mondiales d'hydrocarbures.

Leur estimation conserve un certain degré d'incertitude, a noté Donald Gautier, géologue pour l'US Geological Survey (USGS).

Les richesses énergétiques de l'Arctique représentent ainsi 13% du pétrole non-découvert, 30% du gaz naturel non-découvert et 20% du gaz naturel liquide non-découvert.

Les 90 milliards de barils de pétrole de l'Arctique sont concentrés pour 30 milliards dans la province de l'Alaska, tandis que le reste est réparti notamment dans les bassins de Barents (Russie), l'ouest du Groenland et l'est du Canada.

"La plate-forme de l'Alaska est de toute évidence l'endroit où il faut chercher du pétrole dans l'Arctique aujourd'hui", a affirmé M. Gautier alors que les Etats-Unis viennent d'autoriser à nouveau les forages en mer et ont renforcé leur exploration en Alaska.

Déjà quelque 40 milliards de barils de pétrole et 1.100 billions de pieds cubiques de gaz ont été explorés dans la région arctique.

A titre de comparaison, les réserves américaines de pétrole se montent à 22 milliards de barils tandis que la production américaine annuelle est de 1,6 milliard.

Au niveau mondial, les réserves "prouvées" de pétrole n'ont jamais été aussi hautes à 1.238 milliards de barils, alors que la production est stable et que la consommation mondiale (environ 30 mds barils/an) augmente chaque année.

Le gaz naturel que renfermerait l'Arctique, soit 1.670 billions de pieds cubiques, représente un volume proportionnellement encore plus important, soit près d'un tiers du volume de gaz mondial "non-découvert".

Dans l'Arctique, c'est le bassin de l'ouest de la Sibérie et les bassins de Barents en Russie qui contiennent le plus de gaz.

mardi 15 juillet 2008

Le mal est fait.

Et ce n'est pas un vain mot, que de dire que le mal est fait et qu'il faudra certainement une nouvelle décennie aux économies mondiales pour s'en remettre (exceptée celles des pays émergents comme la Chine ou l'Inde).
A priori, même si ces dernières semblent afficher une santé insolente (+10.4% de croissance en Chine rien que pour le 1er semestre), il est à parier que cet état providence ne constitue une situation stable et maitrisée. Toutes les économies étant reliées par les investissement fait les unes entre les autres, elles accuseront à un moment ou à un autre, un retour de manivelle qui risque d'être violent.
C'est un peu en ce sens, que les dirigeants chinois devraient faire attention. Ce n'est pas tant la surchauffe qu'il faudrait craindre, ce sont plutôt les risques intrinsèques à l'expansion (trop?) rapide de l'industrie chinoise. Pour dire les choses clairement, il faut de l'argent pour acheter les denrées chinoises. Sauf que, en ce moment avec la crise des matières premières adossée à celle de l'immobilier, les occidentaux, gros consommateurs de biens chinois sont en train de revoir cette consommation à la baisse, même si pour le moment la demande semble solide.

Là où je voulais en venir, c'est que cette crise mondiale est en train de modifier durablement le paysage économique mondial. De fait, on assiste non sans amertume, à la déchéance de certaines sociétés qui jusque là étaient plutôt florissantes. Mais qui faute de diversification de leur activité, se retrouve dans une situation difficile. Ce sont les cas des constructeurs automobile Ford et GM. Les plans sociaux et les licenciements deviennent alors de rigueur.
Mais je voulais citer l'exemple du Chrysler building. Ce monument de l'architecture américaine des années 30, qui est connu dans le monde entier a été acheté par un fond souverain émirati. Ça n'a l'air de rien dit comme ça, mais c'est un peu comme si l'hôtel des Invalides à Paris, n'appartenait plus à la France... Ça donne à réfléchir. De ce fait, cela indique aussi que les pays producteurs de pétrole ayant un excédent de liquidités cherchent aussi à investir, quelque part.

En attendant, le mal est fait et dans tous les secteurs de l'économie et à peu près partout en occident.
Ou du moins, c'est l'impression que donnent les cours de la bourse.
En effet, la bourse de Paris qui a perdu plus de 25% de sa valeur depuis le début de l'année. Cela prouve même une chose : c'est que les investisseurs tendent à se désintéresser des marchés, apeurés certainement par les annonces successives de faillites de banques (devrait-je dire de pertes d'actifs) ou bien des alertes sur bénéfices des sociétés. Je disais qu'il faudra du temps pour que la confiance revienne entre les banques, mais il ne faudra pas longtemps à voir les opérateurs revenir vers les marchés. Et là il faudra être vigilant car le mouvement risque lui d'être très rapide, les reconstructions des portefeuilles aidant. La seule et véritable question est de savoir quand. Chacun guette les prémisses du redémarrage.
En attendant les cartes et les hiérarchies en économie ont été durablement mélangées.

vendredi 11 juillet 2008

(Depeche) Les cours de l'aluminium battent un nouveau record

Reuters - Jeudi 10 juillet, 19h33

LONDRES (Reuters) - Les cours de l'aluminium ont battu un nouveau record jeudi alors que la Chine, premier producteur mondial, annonce une baisse de la production.

Le contrat à trois mois sur l'aluminium a atteint son plus haut cours historique à 3.380 dollars la tonne, en hausse de 6% par rapport à mercredi, suite à l'annonce par les 20 principaux hauts fourneaux chinois d'une baisse de 5% à 10% des volumes produits à partir de juillet.

Selon un document détaillant l'accord entre ces hauts fourneaux obtenu par Reuters, cette réduction de la production est liée à la fois à la hausse de la facture énergétique et du coût des matières premières et à la volonté des autorités de Pékin de limiter la consommation d'énergie et de réduire la pollution atmosphérique en amont des Jeux olympiques de Pékin.

Anna Stablum et David Sheppard, version française Julien Toyer

jeudi 10 juillet 2008

(Depeche) Le Chrysler Building, gratte-ciel emblématique, racheté par un fonds arabe

Par Luis TORRES DE LA LLOSA AFP - Mercredi 9 juillet, 19h24

NEW YORK (AFP) - L'un des plus célèbres gratte-ciel de New York, le Chrysler Building, a été acheté 800 millions de dollars par le fonds souverain émirati Abu Dhabi Investment Council, ont annoncé mercredi des sources proches de la transaction.

"Nous avons vendu notre part de 75% mardi", a indiqué à l'AFP Theresa Miller, une porte-parole du principal propriétaire, la compagnie d'assurances Prudential Financial inc. Les 25% restant demeurent entre les mains de Tishman Speyer, une société de gestion immobilière. Une source proche de l'opération a confirmé le montant de 800 millions de dollars.

Le gratte-ciel du 405 Lexington Avenue, au coeur de Manhattan, est une icône emblématique de New York.

Construit dans les années 30, en pleine période Art Déco, l'immeuble de 77 étages et 319 mètres, est particulièrement reconnaissable par sa flèche d'arches en acier inoxydable.

Elle a fait de lui - avant d'être détrôné par l'Empire State Building -, le plus haut building du monde devant même la Tour Eiffel à l'époque, selon les voeux de son propriétaire, le magnat de l'automobile Walter Chrysler.

Prudential Financial en était le propriétaire depuis 2002 lorsque la compagnie d'assurances avait racheté TMW Real Estate qui avait dans son portefeuille une participation de 75% dans le Chrysler Building, achetée un an plus tôt pour 300 millions de dollars.

Le fonds d'Abou Dhabi est affilié au principal fonds souverain de l'Emirat, Abu Dabi Intestment Authority qui a déjà investi en novembre 7,5 milliards de dollars dans la banque américaine Citigroup.

Le fonds a pris également une large participation dans Toll Brothers, un géant du bâtiment américain.

Le rachat du Chrysler Building est symbolique de la vague de rachats de trésors immobiliers américains par des investisseurs des pays pétroliers.

Un autre immeuble, le General Motors Building, qui abrite l'Apple Store de la Cinquième avenue, a été vendu début juin pour 2,8 milliards de dollars à un fonds américain Boston Properties, allié à des investisseurs de Dubai, du Koweït et du Qatar.

"Nous assistons de toute évidence à un afflux d'investissements étrangers sur le marché immobilier new-yorkais", a commenté pour l'AFP Dan Fasulo, analyste pour le cabinet new-yorkais Real Capital Analytics. Un autre bâtiment célèbre de Manhattan, le Flatiron Building, fait l'objet de négociations d'un groupe italien.

Mais dans une économie où l'emprunt est devenu difficile, "il va de soi que les acheteurs riches en cash sont les gagnants dans ce type de rachat", affirme M. Fasulo. "De nombreux pays pétroliers au Moyen-Orient, qui croulent sous les capitaux que leur rapporte le pétrole, ciblent ainsi nos trophées immobiliers, principalement dans les quartiers d'affaires", ajoute-t-il, citant, outre Manhattan, Boston, Washington et San Francisco.

Tout récemment, un fonds de pension sud-coréen a racheté un immeuble de bureaux emblématique au coeur de San Francisco.

Ces transactions vont faire grincer des dents certains new-yorkais qui s'étaient déjà exprimés lors des négociations du rachat du Chrysler Building. "Des étrangers raflent des icônes de la ville", titrait récemment le tabloïd new-yorkais AM New York.

L'analyste financier y voit en revanche "un signe de bonne santé du marché de l'immobilier commercial aux Etats-Unis".