jeudi 27 novembre 2008

(Depeche) : Les ventes de champagne reculent dans un marché difficile

l y a 1 heure 32 min

Pour la première fois depuis l'an 2000, les ventes de champagne sont en repli sur les neuf premiers mois de 2008, dans un marché qui n'est pas épargné par la crise et qui attend fébrilement les ventes de fin d'année, cruciales pour le secteur.


Les ventes de l'ensemble des producteurs, regroupant à la fois les maisons de champagne, les vignerons et les coopératives, sont en baisse de 2,4% en volume entre janvier et septembre, représentant environ 195 millions de bouteilles, pour un chiffre d'affaires à peu près stable en valeur, selon l'Union des Maisons de Champagne (UMC).

"Les conditions actuelles sont difficiles, notamment pour les distributeurs, qui n'ont pas de visibilité. Ils restent sur la réserve et ne s'approvisionnent qu'au dernier moment", a déclaré à Reuters David Chatillon, directeur général de l'UMC, lors d'une interview.

"Il n'est pas certain que la consommation baisse. Mais les expéditions, elles, reculent depuis deux mois car les distributeurs, qui peuvent avoir des problèmes de trésorerie ou de crédit, achètent moins", a-t-il précisé.

Ce recul, qui intervient après une année 2007 de progression record, est principalement imputable au marché français, qui compte pour 55% des volumes vendus et où les ventes sont en repli de 3%, ainsi qu'au marché américain, deuxième marché d'exportation du champagne après la Grande-Bretagne.

Aux Etats-Unis, "le marché est très difficile", selon le responsable de l'UMC, qui évoque, sans la chiffre, une baisse "sensible" des ventes.

"Il faudra attendre la fin de l'année pour avoir une idée plus précise. Mais les conditions actuelles ne sont pas favorables (...) Les maisons de champagne sont raisonnablement inquiètes, compte tenu de l'environnement économique actuel et du manque de visibilité", a souligné David Chatillon.

"Il est possible que Noël 2008 soit un peu moins bien que l'an dernier, avec une petite baisse en volume et un chiffre étale en valeur", a-t-il ajouté.

Les ventes du 4e trimestre sont cruciales pour la filière, qui réalise 40% de son chiffre d'affaires au cours de trois derniers mois de l'année.

LES EMERGENTS ENCORE FAIBLES, EN PROPORTION

Les ventes destinées au marché britannique, environ 25% des volumes vendus, sont en légère baisse sur neuf mois. Mais ce recul est compensé par d'autres marchés où les ventes progressent, comme l'Italie ou la Belgique, a précisé le responsable de l'UMC.

Les marchés émergents, auxquels les maisons de champagne accordent beaucoup d'efforts pour s'implanter, restent en forte croissance mais représentent des volumes encore très faibles.

La Chine, la Russie, l'Inde et le Brésil comptent ainsi pour environ 1% seulement des ventes de champagne aujourd'hui.

Les prix du champagne ont augmenté en moyenne de 3,5% en 2008, tous producteurs confondus.

Cette augmentation, qui masque cependant de très grandes disparités selon les marques, est, aux dires de l'UMC, inférieure à celle du prix du raisin en raison des craintes des opérateurs sur l'évolution de la consommation.

Certains, comme le groupe Laurent Perrier, ont pourtant opté pour un repositionnement tarifaire et commercial et relevé leurs prix de 17% (sur la seule marque Laurent Perrier) cette année.

L'année 2007 avait été une année record, avec des ventes en hausse de près de 6% en volume, représentant 430 millions de bouteilles et un chiffre d'affaires de 4,6 milliards d'euros.

Le marché du champagne n'avait pas faibli depuis 2000, où il avait pâti d'importantes constitutions de stocks réalisées en 1999, à l'aube du passage à l'an 2000.

Les "maisons", au nombre d'une centaine, regroupent les grandes marques. Elles comptent pour environ 70% des ventes totales et pour la quasi-totalité (90%) des exportations.

Parmi elles, Moët & Chandon, Dom Pérignon, Veuve Clicquot, Krug, Mercier et Ruinart sont la propriété du groupe LVMH, numéro un mondial du luxe.

Pernod-Ricard, numéro deux mondial des vins et spiritueux, détient quant à lui les marques Mumm et Perrier-Jouët, et Rémy-Cointreau les champagnes Piper-Heidsieck et Charles Heidsieck. Autres acteurs cotés, Laurent Perrier contrôle sa propre marque ainsi que les champagnes Salon, Delamotte et Castellane, tandis que Vranken-Pommery compte les champagnes du même nom, ainsi que Heidsieck & Co Monopole et Charles Lafitte.

(Depeche) : Pékin face à un sévère coup de frein économique

Hier, 14h50 LeMonde.fr

Cinq cents ouvriers chinois en colère ont saccagé les locaux de l'usine de jouets Kaida Toy Factory de Zhongtang (province du Guangdong) et détruit cinq véhicules de police, mardi 25 novembre, pour protester contre les conditions de licenciement de 380 salariés sur les 2 000 qu'emploie l'entreprise.

Cette émeute s'inscrit dans la longue liste des protestations populaires provoquées par le fort ralentissement de l'économie chinoise. Celui-ci s'est traduit par la disparition de la moitié des entreprises exportatrices chinoises de jouets au cours des sept premiers mois de l'année, et par des licenciements massifs dans la province du Guangdong.

Mais le recul des exportations affecte tout autant le secteur textile, l'industrie lourde (acier et ciment) et l'immobilier puisque les prix des logements chinois ont reculé de 3,5 % par rapport au sommet de la fin 2007, selon les statistiques de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

A court terme, les perspectives économiques sont sombres en Chine. La Banque mondiale vient, une nouvelle fois, d'abaisser ses prévisions de croissance, qui a culminé en 2007 à 11,7 % et qui reviendra à 9,4 % cette année.

En juin, elle avait prédit que l'année 2009 verrait une croissance de 9,2 % du produit intérieur brut chinois ; elle ne parie plus que sur 7,5 %. "Les six prochains mois seront difficiles", avertit Louis Kuijs, économiste du bureau de Pékin de la Banque mondiale, qui table sur une contamination de l'ensemble de l'économie chinoise par les secteurs en difficulté.

A elle seule, la chute des exportations et la poussée des importations - qui pourraient excéder les exportations pour la première fois depuis longtemps - amputeraient la croissance chinoise d'un point. Cela n'empêchera pas les réserves de la Chine, qui sont les plus importantes du monde devant les réserves japonaises, de passer de quelque 1 900 milliards de dollars à 2 550 milliards.

Bonne nouvelle pour les consommateurs : les prix devraient s'apaiser grâce à la décrue des cours des matières premières, et l'inflation devrait revenir de 6,5 % au milieu de cette année à 2 %, redonnant un peu de pouvoir d'achat aux ménages.

Malgré la multiplication des émeutes, les experts de la Banque mondiale contestent la thèse très répandue selon laquelle la Chine a besoin d'une croissance d'au moins 8 % pour donner du travail aux millions de migrants qui se sont déplacés des campagnes vers les zones littorales en expansion rapide. Selon eux, cette thèse n'a pas de base scientifique, et le marché du travail restera tendu.

De son côté, l'OCDE est optimiste à long terme, car elle juge que Pékin conduit une politique budgétaire "saine". Ce qui a permis de lancer, le 10 novembre, un plan de soutien à la croissance associant une politique de grands travaux et des dépenses sociales qui ne menacent pas les finances publiques. Elle voit les exportations chinoises repartir à la hausse à partir de 2010, même si l'inexorable montée des coûts salariaux chinois ne permettra plus à la Chine de tailler des croupières aux industriels du reste du monde dans les mêmes proportions qu'au cours des cinq dernières années.

lundi 24 novembre 2008

La citation du jour

"Il faut être frileux quand les autres sont avides.
Il faut être avide quand les autres sont frileux."