mercredi 10 novembre 2010

600 milliards de dollars pour relancer l'économie

600 milliards de dollars pour relancer l'économie... mais pas n'importe laquelle. Il s'agit d'une décision du président Obama d'impliquer la FED dans la reprise économique. Mais il s'agit d'une arme à double tranchant à bien des égards. D'abord du point de vue américain, sous la forme d'un plan Marshall, si l'argent arrive à créer des emplois alors les recettes fiscales générées seront les bienvenues et le pari du président sera gagné. Dans les faits, nous savons pertinemment que cet argent ne servira pas qu'a cela ! Une partie partira délibérément dans le secteur bancaire fortement sinistré depuis le scandale Maddof et les difficultés rencontrées par Freddie Mac et Fanny Mae. Nous le savons aussi que les seules reformes qui ont été apportées au secteur financier ont abouti à des accords de principe sans pour autant avoir les contraintes d'une éventuelle législation !
Mais là n'est pas le problème du président ! Les objectifs sont clairement avoués : c'est dévaluer un petit peu le dollar afin de booster les exportations américaines et qu'elles soient plus compétitives que les européennes. Ça c'est l'effet mécanique de cette action qui fait remonter l'euro !
Du point de vue européen, le jeu est même pire, car si une relance de l'économie américaine serait la bienvenue pour nos exportations, nous risquons de ne pas nous retrouver au change... sans jeu de mots. Ce qu'il faut voir aussi c'est que les américains ont une opportunité incroyable. Alors que les européens ne seraient pas capables d'un tel acte comptable puisque fonctionnellement il faudrait pouvoir être capable de repartir une dette entre les différents états membres. On voit que l'aspect polycéphale de la gestion de l'union empêcherait tout action de ce genre. Concrètement si l'union nous permet de peser dans les tractations politico-commerciales, elle ne nous permet pas de manière significative de peser dans la politique économique mondiale, même si la BCE semble gagner en crédibilité ces derniers temps.
La relance économique américaine, alors oui mais sur fond de guerre des monnaies ; et c'est une bataille qui est déjà perdue pour l'Europe.

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