mercredi 14 septembre 2011

Moody's abaisse les notes du Crédit Agricole et de la Société Générale.

C'était dans les tuyaux depuis un petit moment et certains observateurs auraient pu ironiquement se demander laquelle de Standard & Poors ou de Moody's auraient "tiré" la première ! C'est donc à cette dernière que revient cet "honneur" ! Concrètement, qu'est-ce cela signifie ? Cela signifie simplement que ces deux banques de par leur investissements en Grèce, pourraient perdre des fonds si le pays se déclarait en faillite. Dans ce cas, ils pourraient éventuellement se retrouver en défaut de paiement. Il faut voir dans ces notes, le caractère de solvabilité de ces établissements. Pour les clients, aucune inquiétude n'est à craindre : les pouvoirs publics ne laisseraient pas ces sociétés déposer le bilan. Au pire, une nationalisation partielle ou entière serait des scénarios tout à fait plausible et dans ces conditions, les clients ne verraient pas leurs économies partir en fumées. Non. Ce qui est plus grave, c'est que ça marque une étape de plus dans une logique de défiance des marchés envers les institutions qu'elles soient privées (banques ou assurances) ou publiques (états). Cette logique est en quelque sorte, la terminaison de la politique du "déshabiller Pierre, pour habiller Paul". Je m'explique.
Avant pour réaliser des projets, des emprunts étaient effectués afin de trouver les fonds nécessaires au paiement de la main d'œuvre et des matières premières. Les emprunts étaient effectués à des taux pas forcement avantageux pour l'emprunteur. Mais ce dernier pouvait allègrement aller chercher de l’argent ailleurs pour aller se refinancer à moindre frais et surtout à des taux inférieurs. Les banques (quelque soit leurs origines) sont passées expertes dans ce domaine, elles ont d’ailleurs leur propre taux d'intérêt, le taux inter-bancaire EURIBOR.

Avec cette dégradation de leur note, Moody’s ne cherche-t-elle pas à ajouter de la méfiance sur des organismes qui sont malgré tout en bonne santé financière ? Cette logique du catastrophisme emprunté par les agences de notation n’a au final qu’un effet pervers et non des moindres : celui de vouloir ralentir brutalement l’activité de ces organismes, et de facto des états, mais qui restent (et on le voit bien) malgré tout solvables dans bien des conditions. Nous verrons dans les mois à venir si ces banques pourront continuer à octroyer des prêts importants ou bien calmer le jeu. Et “calmer le jeu” en économie, c’est diminuer les prêts, donc les investissements, donc l’activité économique...Et ça nous n'en avions vraiment pas besoin en France !

1 commentaire:

Heph a dit…

Ce qui est interessant, c'est que si tu ecoutais le directeur General de la Soc Gen, il racontait que les investissements de la banque en Grece, etait negligeable. Bien sur, il ne va pas commencer a dire qu'ils y sont jusqu'au coude, mais je pense qu'il n'a pas une vision tres clair et precise de la quantite de capitaux impliquees.
De plus, il se targait d'avoir une banque qui a resiste au fameux "stress test".
Sur le fait que Moody's a degrade la note de plusieurs banques francaises, je ne pense pas qu'elle ait fait une "course a la degradation" avec S&P. Je pense que ce n'est qu'une resultante des incertitudes croissantes, planantes sur l'economie grecque (hesitation des different pays sur les mesures de sauvetage, les considerations d'une sortie des pays en mauvaises postures, difficulte a la grece a mettre en place des mesures fiscales efficaces, etc...).
Il faut se rappeller egalement que la premiere critique qui a ete faite aux agences de notations etait qu'elles n'avaient vu venir le credit crunch americain alors que c'etait leur principal but. Je pense qu'elle se rachete.
Finalement, mon idee, c'est que les agences representent le thermometre et comme ils disent: Ce n'est pas en cassant le thermometre que tu fais disparaitre la fievre !