jeudi 10 juillet 2008

(Depeche) Le Chrysler Building, gratte-ciel emblématique, racheté par un fonds arabe

Par Luis TORRES DE LA LLOSA AFP - Mercredi 9 juillet, 19h24

NEW YORK (AFP) - L'un des plus célèbres gratte-ciel de New York, le Chrysler Building, a été acheté 800 millions de dollars par le fonds souverain émirati Abu Dhabi Investment Council, ont annoncé mercredi des sources proches de la transaction.

"Nous avons vendu notre part de 75% mardi", a indiqué à l'AFP Theresa Miller, une porte-parole du principal propriétaire, la compagnie d'assurances Prudential Financial inc. Les 25% restant demeurent entre les mains de Tishman Speyer, une société de gestion immobilière. Une source proche de l'opération a confirmé le montant de 800 millions de dollars.

Le gratte-ciel du 405 Lexington Avenue, au coeur de Manhattan, est une icône emblématique de New York.

Construit dans les années 30, en pleine période Art Déco, l'immeuble de 77 étages et 319 mètres, est particulièrement reconnaissable par sa flèche d'arches en acier inoxydable.

Elle a fait de lui - avant d'être détrôné par l'Empire State Building -, le plus haut building du monde devant même la Tour Eiffel à l'époque, selon les voeux de son propriétaire, le magnat de l'automobile Walter Chrysler.

Prudential Financial en était le propriétaire depuis 2002 lorsque la compagnie d'assurances avait racheté TMW Real Estate qui avait dans son portefeuille une participation de 75% dans le Chrysler Building, achetée un an plus tôt pour 300 millions de dollars.

Le fonds d'Abou Dhabi est affilié au principal fonds souverain de l'Emirat, Abu Dabi Intestment Authority qui a déjà investi en novembre 7,5 milliards de dollars dans la banque américaine Citigroup.

Le fonds a pris également une large participation dans Toll Brothers, un géant du bâtiment américain.

Le rachat du Chrysler Building est symbolique de la vague de rachats de trésors immobiliers américains par des investisseurs des pays pétroliers.

Un autre immeuble, le General Motors Building, qui abrite l'Apple Store de la Cinquième avenue, a été vendu début juin pour 2,8 milliards de dollars à un fonds américain Boston Properties, allié à des investisseurs de Dubai, du Koweït et du Qatar.

"Nous assistons de toute évidence à un afflux d'investissements étrangers sur le marché immobilier new-yorkais", a commenté pour l'AFP Dan Fasulo, analyste pour le cabinet new-yorkais Real Capital Analytics. Un autre bâtiment célèbre de Manhattan, le Flatiron Building, fait l'objet de négociations d'un groupe italien.

Mais dans une économie où l'emprunt est devenu difficile, "il va de soi que les acheteurs riches en cash sont les gagnants dans ce type de rachat", affirme M. Fasulo. "De nombreux pays pétroliers au Moyen-Orient, qui croulent sous les capitaux que leur rapporte le pétrole, ciblent ainsi nos trophées immobiliers, principalement dans les quartiers d'affaires", ajoute-t-il, citant, outre Manhattan, Boston, Washington et San Francisco.

Tout récemment, un fonds de pension sud-coréen a racheté un immeuble de bureaux emblématique au coeur de San Francisco.

Ces transactions vont faire grincer des dents certains new-yorkais qui s'étaient déjà exprimés lors des négociations du rachat du Chrysler Building. "Des étrangers raflent des icônes de la ville", titrait récemment le tabloïd new-yorkais AM New York.

L'analyste financier y voit en revanche "un signe de bonne santé du marché de l'immobilier commercial aux Etats-Unis".

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